Ariel Lévy élu dans la douleur président des Républicains du Loiret

Le conseiller départemental de Montargis a été largement élu à la tête d’une fédération en déliquescence. Sa victoire sur Pascal Tébibel est aussi une défaite pour l’ancien président Serge Grouard…qui ne soutenait personne !

Par Jean-Jacques Talpin

Le suspens n’était pas insoutenable… Comme prévu lundi, les 469 militants Républicains du Loiret ont élu à leur présidence Ariel Lévy, avec 73,2% des voix. Avec 260 voix le conseiller départemental de Montargis a donc sévèrement terrassé son seul concurrent, Pascal Tébibel, vice-président de la Métropole orléanaise. Le suspens n’était pas insoutenable car le jeune élu trentenaire de Montargis (parachuté il y a peu en provenance du très chic 16ème arrondissement parisien) bénéficiait du soutien de tous les caciques Loirétains et en premier lieu des trois anciens parlementaires, Marianne Dubois, Éric Doligé et Jean-Pierre Door. Ces trois anciens élus occupaient d’ailleurs la direction collégiale de LR 45 depuis que le président de la fédération (Serge Grouard) avait démissionné en mars 2023. Ariel Lévy, pourtant nouveau dans le Loiret -et auréolé d’une défaite aux législatives de 2022 face à un autre parachuté du Rassemblement National Thomas Ménagé– bénéficiait également du renfort des deux sénateurs Républicains Pauline Martin et Hugues Saury. Ce combat entre Est et Ouest du Loiret et entre deux ingénieurs -Ariel Lévy est polytechnicien, fils et petit-fils de polytechniciens et Pascal Tébibel spécialisé dans la construction- était donc inégal.

Pascal Tébibel : pourquoi tant de haine ?

Face à Ariel Lévy Pascal Tébibel, 55 ans ne bénéficiait du soutien de personne ou presque même s’il était présenté comme un proche de Serge Grouard – qui s’est bien gardé de prendre part à cette bataille électorale- qui l’a fait élire en 2020 à la ville et à la Métropole en charge notamment de l’attractivité du territoire. Pourquoi tant de haine à l’égard de cet élu présenté par la République du Centre avant les municipales comme « l’homme que tous les partis voulaient avoir sur leurs listes » ? Certes il n’était adhérent de LR que depuis deux ans et, fait aggravant, avait soutenu Xavier Bertrand lors de la dernière primaire des Républicains.

Mais la victoire d’Ariel Lévy c’est d’abord de la défaite de Serge Grouard qui présentait en privé Pascal Tébibel comme un successeur possible à défaut d’être incontournable en 2027. Il fallait donc démolir « l’homme de Grouard » dont personne ne conteste la compétence mais à qui l’on reproche un manque de charisme certain.  Ce combat de « la caste contre la base » a donc fait de Pascal Tébibel une victime amère qui paye le prix de son amitié à Serge Grouard. La droite loirétaine est, il est vrai, perdue par l’évolution pour le moins incertaine du maire d’Orléans. Hier farouche opposant et détracteur d’Emmanuel Macron, il est présenté aujourd’hui comme macron-compatible et proposait même lorsqu’il était candidat à la présidence nationale de LR un « pacte de gouvernement » avec le président de la République.

Un parti de notables

La droite locale est donc déboussolée par Serge Grouard à qui on reproche (et on lui en a fait payer le prix) aussi d’être « trop écologiste » ! Pourtant Ariel Lévy lui aussi ne présente pas un itinéraire totalement rectiligne. Parachuté en 2020 à Montargis -dont il lorgnera sans doute la mairie en 2026- il était lui aussi présenté comme gaulliste macron-compatible quand il tentait de se faire élire dans le 16ème parisien. Il a d’ailleurs travaillé durant 8 ans dans le cabinet conseil de l’ancienne patronne d’Aréva, Anne Lauvergeon, dont les origines orléanaises de gauche sont notoires.

A charge désormais pour Ariel Lévy de relever le gant et de réveiller la fédération LR qui comptait 800 adhérents avant les municipales et qui n’en aligne plus que 469. A défaut d’être un parti populaire LR 45 est désormais un parti de notables sans visibilité ni ligne directrice. C’est d’ailleurs ce qui a conduit vendredi dernier le secrétaire départemental Emmanuel Tasky qui « tenait la baraque » depuis la démission de Serge Grouard d’abandonner le navire « pour raisons personnelles ». Un beau défi à relever donc pour Ariel Lévy qui ne cache pas ses ambitions pour les échéances électorales à venir. Pour entretenir encore la confusion. Pascal Tébibel a déclaré qu’il envisageait un éventuel recours pour invalider cette élection interne.

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Commentaires

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  1. Sans commentaire sinon que cette cuisine est ragoutante …comme depuis longtemps pour ne pas dire depuis toujours.
    Vivement le temps où ne pourront se présenter pour gérer la communauté que des individus probes, honnêtes, sans ambition politique personnelle et surtout humbles dans leurs intentions.

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