Magcentre l’avait annoncé, l’événement musical de la semaine avait lieu à Bou avec le retour sur scène du chanteur éthiopien Girma Bèyènè accompagné de l’orchestre Akalé Wubé.
Par Gérard Poitou
Akalé Wubé & Girma Bèyènè cl GP
La soirée commençait par un documentaire sur la vie de ce crooner dont le destin n’est pas sans faire penser au défunt Sexto Rodriguez. Musicien, chanteur, organiste, arrangeur Girma Béyènè débute sa carrière à Addis Abéba et devient une figure incontournable du « Swinging Addis », âge d’or de la musique éthiopienne dans les années 1960-70. La répression des milieux artistiques par le gouvernement communiste du Derg le conduira à l’exil lors d’une tournée aux États Unis où il disparaitra des radars musicaux devenu pompiste durant trente ans. Re-découvert par le producteur de la série Ethiopiques, il faudra l’acharnement du producteur Francis Falceto et la rencontre avec le groupe français Akalé Wubé pour conduire Girma Béyèhè, légende de la musique éthiopienne, à débuter une nouvelle carrière musicale: en septembre 2017, ils enregistrent à Paris le numéro 30 de la série Ethiopiques intitulé “Mistakes on Purpose”.
Pas forcément dans la ligne éthio-jazz de la très célèbre BO du film Broken Flowers de Mulatu Astatké, Girma Béyènè, chapeau vissé sur la tête, a gardé son style crooner anglo-saxon avec une voix dont l’émotion n’a pas pris une ride en évoquant la femme de sa vie, sa femme, décédée durant l’exil aux Etats Unis. Sur un tempo à son rythme, rehaussé par le groupe Akalé Wubé, ami de Manu Dibango, qui fouille le groove populaire éthiopien, Girma occupe la petite scène de la salle des fêtes de Bou, nous entrainant dans une nostalgie romantique venue d’un autre temps, dans un bonheur partagé avec le public d’être simplement toujours là.
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