A l’initiative du député du Loiret Richard Ramos, une nouvelle journée parlementaire était consacrée à l’éducation à l’alimentation à l’école. Au menu de ce jeudi 23 novembre, nos comportements alimentaires à l’école mais aussi à la maison.
Par Zoé Cadiot
Ramos aux commandes de cette journée parlementaire consacrée à l’éducation à l’alimentation à l’école. Photo Zoé Cadiot
Et un , et deux, et trois ! Pour la troisième année consécutive, les défenseurs du bien- manger pour tous se sont retrouvés jeudi au Palais Bourbon pour « la Journée parlementaire sur l’éducation à l’alimentation à l’école ». Organisé par le député du Loiret Richard Ramos (MoDem) avec un collectif d’associations, ce rendez-vous « culinaire » était placé cette année sous le signe de nos comportements alimentaires. Vaste programme me direz-vous tant notre rapport à l’assiette va au-delà d’une nécessité vitale comme le soulignaient nombre de participants. « Se nourrir, c’est aussi un plaisir, une découverte, une culture, des sensations, des émotions » confirme ce professeur de SVT, contrit qu’on puisse l’oublier, voire l’ignorer. Et pour étayer ses dires, l’homme qui est aussi formateur pour l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation nationale (INSPE), revient sur les réserves de certains élèves à manger un jambon « gris » car sans nitrate ou de leurs difficultés à laver une salade verte. « Loin de la salade en sachet, Il peut y avoir des grands moments de solitude» , souligne non sans humour l’enseignant.
Une autre malbouffe
Invités à plancher sur nos comportements alimentaires, plusieurs convives s’inquiètent également des méconnaissances culinaires de nos concitoyens qui favorisent l’émergence d’ une autre malbouffe. « De plus en plus de familles se détournent de fruits et légumes dont certains sont pourtant des classiques de notre cuisine. On pense ainsi aux choux- fleurs, de plus en plus malaimé. Non par goût ou en raison de son prix mais bien par les difficultés à l’appréhender » explique Antoine Haentjens de l’Institut national de la consommation (INC) qui rappelle qu’une grande majorité des bénéficiaires de l’aide alimentaire ne savent pas le cuisiner. Au point que ces derniers préfèrent s’en détourner au grand dam des associations, conscientes des biens faits alimentaires du légume, « riche en vitamines C et B, en manganèse et sélénium ». D’où l’urgence disent-elles de réhabiliter l’éducation culinaire.
Dessine-moi une pomme
Un constat confirmé par le patron de Système U, Dominique Schelcher, qui pointe également lors d’une table ronde de la journée les difficultés des plus jeunes mais aussi de parents à énoncer les bienfaits des fruits , voire à reconnaitre un fruit. « Il est plus que temps d’apprendre aux enfants à reconnaitre, à gouter, à savourer une simple pomme », confirme le célèbre chroniqueur gastronomique Perico Légasse, qui n’a pas de mots assez durs pour dénoncer «la barbarisation de nos mœurs alimentaires avec la mondialisation ». « Il faut effectivement arrêter le marketing sur les enfants», abonde Nathalie Florent, visage d’Agromousquetaires, qui se désole de certains réflexes pavloviens : «La couleur n’est pas forcément lié au goût. Il est dommage que pour nombre de consommateurs un bon sirop de menthe ne peut être que vert.»
Des assiettes de plus en plus vides
Si la dimension qualitative revient souvent sur la table, la question quantitative, en ces temps plus difficiles, n’a pas été oubliée. Les cantines, qui servent 144 repas par an, ne sont pas épargnées par la hausse des prix. « Comme 3 /4 des Français qui sont touchés par l’inflation », pointe Richard Ramos qui défend depuis plusieurs mois l’idée d’une sécurité sociale alimentaire. Car derrière ces chiffres, précise-t-il, il y a une véritable insécurité alimentaire pour 36% de nos concitoyens dont certains (16 % selon différentes études) ne mangeraient pas à leur faim. Une situation intolérable pour l’élu loirétain qui rappelle la nécessité, que ce soit à l’école ou à la maison, d’une alimentation accessible et responsable pour tous. D’autant qu’une alimentation saine contribue à la prévention de nombres maladies.
Richard Ramos Photo Zoé Cadiot
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