Les transports collectifs sont au cœur du nouveau contrat de plan État/Région avec plus de 510 millions à investir d’ici à 2027. Et dans cette enveloppe le ferroviaire mais aussi le vélo et même les canaux se taillent la part du lion. Le contrat a été signé ce lundi 20 novembre.
Par Jean-Jacques Talpin
Les qualificatifs n’étaient pas assez nombreux ni suffisamment ronflants ce lundi matin pour habiller le « volet mobilité » du contrat de plan État/Région 2023-2027 qui sera voté dans quelques semaines par le conseil régional mais qui a été validé hier par la venue à Orléans de Clément Beaune le ministre délégué aux transports. « C’est le CPER le plus vert, le plus exemplaire, le plus exceptionnel, le plus écologique de France et surtout le plus historique », s’est exclamé Clément Beaune en présentant ce contrat qui détaille les différents projets d’infrastructures qui vont être financés par la Région et l’État. Au total, ce sont 514 millions d’euros qui doivent être investis en cinq ans dont les trois quarts dans le ferroviaire. « Nous mobilisons des moyens exceptionnels s’est réjoui François Bonneau le président du conseil régional, nous doublons nos crédits ferroviaires par rapport au dernier contrat de plan ». En plus d’une enveloppe de 135 millions ciblée sur l’amélioration du POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), des crédits vont être affectés aux étoiles ferroviaires de Tours et Orléans pour rayonner sur leurs territoires. De nouvelles études vont ainsi être lancées sur les projets de réouvertures de lignes comme Orléans-Châteauneuf, Orléans-Neuville, Loches-Châteauroux, etc. 91 millions vont par ailleurs être affectés à la régénération de petites lignes comme Tours-Loches ou Dourdan-La Membrolle.
Des miettes pour les routes
Une grosse enveloppe (92 millions) sera également orientée vers le fret ferroviaire avec la création d’un chantier de transport combiné à Fleury-les-Aubrais et le développement d’installations terminales embranchées. Même enveloppe ou presque pour la mise en accessibilité de plusieurs gares (Orléans, Les Aubrais, Tours, Saint-Pierre-des-Corps, Châteaudun, Vendôme et Illiers-Combray). Enfin 50 millions seront consacrés aux axes ferroviaires structurants comme Paris-Chartres-Le Mans ou Orléans-Tours. Pour verdir encore cette mobilité durable (qui absorbe 90% des crédits du CPER) le contrat réservera 20% des crédits soit 90 millions d’euros au vélo et notamment pour le développement des véloroutes. Même le fluvial ne sera pas oublié avec plusieurs investissements projetés sur des canaux dans l’Est de la région. Finalement les seuls mécontents de ce « CPER vert » seront les automobilistes avec seulement quelques miettes accordées à des travaux sur les routes nationales. Mais les défenseurs de la mobilité carbonée pourraient se satisfaire si l’État donnait son feu vert au projet d’autoroute Orléans-Chartres. La logique voudrait que ce projet contesté soit abandonné. Mais sa défense active par l’Eurélien Philippe Vigier, nouveau ministre du gouvernement Borne, pourrait inverser ce pronostic.
Éviter de nouvelles fractures
Si l’État impose sa nouvelle vision des mobilités douces, les collectivités ne sont pas en reste comme Clément Beaune a pu le découvrir. Ainsi la Région vient de lancer une expérimentation d’autopartage dans six communautés de communes de la région (avec généralisation en 2024 et 2025). Pour aider les territoires ruraux peu ou mal desservis par des transports collectifs, la Région va ainsi proposer des véhicules électriques en libre-service et en location à la journée ou demi-journée (6 à 12 euros par jour). De même dans ces mêmes zones une aide financière est proposée pour l’achat de vélos à assistance électrique. De son côté Orléans Métropole a développé un ambitieux réseau de transport à la demande afin d’offrir un service là où le tissu de population est trop faible pour bénéficier de transports en commun. Dans les deux cas, cette démarche veut prouver que les « mobilités douces » doivent aussi et d’abord être « sociales et inclusives » afin que les territoires ruraux souvent oubliés ne soient pas victimes de cette nouvelle fracture des territoires et des générations.
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