Le « Oui » de Yann Chaillou à Orléans

Yann Chaillou est-il déjà dans les starting blocks pour les municipales de 2026 à Orléans ? C’est ce que peut laisser entrevoir son livre Oui Orléans publié à compte d’auteur cet automne. Rencontre avec un jeune trentenaire, amoureux de la cité johannique et fort déjà d’un beau parcours politique. 

Par Sophie Deschamps

Yann Chaillou, Oui Orléans

Yann Chaillou, l’homme politique présente son livre Oui Orléans. Photo Sophie Deschamps

 

Qui a dit que les jeunes désertaient la politique ? En tout cas Yann Chaillou, fils d’ouvrier est lui visiblement tombé très tôt dans la marmite. En effet à 30 ans, il affiche déjà un beau CV politique (voir encadré). Après la création d’un think tank et d’un observatoire de lutte contre les discriminations, c’est à travers un livre « Oui Orléans » que Yann Chaillou poursuit sa route. Un ouvrage un peu “fourre-tout” dans lequel il revient à la fois sur son parcours personnel et ses engagements politiques, en évoquant les bons comme les mauvais souvenirs. Passé, présent mais aussi futur cohabitent dans ce texte. Yann Chaillou y déploie de nombreuses pistes tant écologiques, culturelles et sociales pour dynamiser la capitale ligérienne. Pour lui, il importe justement de « réformer » le Festival de Loire en lui donnant un aspect plus culturel. Idem pour les fêtes johanniques. Il ressort aussi le vieux serpent de mer d’une vraie gare unique, à Fleury-les-Aubrais ou la création d’une monnaie locale. Plus original mais dans l’air du temps, Yann Chaillou plaide aussi pour la création en centre-ville d’un musée dédié à Jean Zay. Bref, on l’aura compris la besace à idées de ce jeune politique est pleine.


Livre-programme pour les municipales de 2026 ?


À la question de savoir s’il s’agit également d’un livre-programme pour les municipales de 2026, Yann Chaillou répond : « Ce n’est pas une déclaration de candidature, c’est une déclaration d’amour. Et de toute façon, un programme, ça se construit à plusieurs. Mais oui, il est clair que j’ai envie de m’engager pour les prochaines municipales et d’en être un acteur. Et je ne fermerai pas la porte à une éventuelle tête de liste, car je veux proposer et imaginer un monde nouveau dont Orléans fait partie. » Mais avant d’attaquer cette échéance qui sera donc, on l’a compris, importante pour lui, Yann Chaillou avait besoin de jeter un œil dans le rétroviseur et de faire un premier “bilan”, notamment sur sa place de numéro 2 sur la liste de Nathalie Kerrien en 2020 : « Ça a vraiment été une expérience incroyable. J’y ai vécu des choses que je n’ai pas vues au sein d’un parti politique. Il y avait une vraie solidarité de groupe. On s’écoutait dans les débats ». Mais Yann Chaillou n’est pas encore un adepte de la langue de bois. Il écrit en effet noir sur blanc dans son livre que le soutien de Nathalie Kerrien à Serge Grouard au second tour « a été une erreur ». 


« Il faut une alternative politique à Orléans »


Et puis à celles et ceux qui lui reprochent ses “errances” politiques (PS, Renaissance et aujourd’hui hors parti), voire son opportunisme, Yann Chaillou répond : « Ceux qui me font ce procès oublient que je m’engage depuis plus de dix ans pour mes idées. Si je voulais à tout prix être élu, n’aurais-je pas pu l’être depuis longtemps ? J’assume vouloir servir, à ma manière, ma ville et mon pays. » 

De plus, les jeunes prétendants ne manquent pas au chevet de la cité johannique, à l’instar de l’Orléanais Ludovic Bourreau, ex-colistier d’Olivier Carré en 2020 et proche de Renaissance. Lui aussi souhaite une politique culturelle plus ambitieuse pour sa ville. Mais ces convergences pourraient-elles se muer en rassemblement, voire une liste unique ? Yann Chaillou ne ferme pas la porte : « Ludovic Bourreau est très proche de Stéphanie Rist (députée Renaissance de la 1re circonscription du Loiret, NDLR). Mais à Orléans, on a besoin d’une alternative pour 2026. En même temps, il ne s’agit pas de dire que le maire actuel (Serge Grouard) n’a rien fait. Mais il a fait son temps. Effectivement, nous sommes plusieurs à pouvoir porter cette alternative. On doit donc être capables de se serrer les coudes ». À suivre.

Bio express

Né à Cholet le 15 juillet 1993.

Militant au Parti Socialiste de 2011 à 2017

Collaborateur de 2017 à 2018 de François de Rugy alors député de Loire-Atlantique puis Président de l’Assemblée nationale

Numéro 2 de la liste municipale orléanaise de Nathalie Kerrien en 2020, mais hors parti

Candidat indépendant en 2021 à Orléans aux départementales sur le canton Carmes-Madeleine puis aux législatives en 2022 (2e circonscription) 

Création du think tank Tous Orléans en 2017 puis d’un Observatoire de lutte contre les discriminations 

Sortie en septembre 2023 de Oui Orléans (disponible en librairie à Orléans)

Yann Chaillou déplore à son tour la disparition des Voix d’Orléans, rendue publique ce 13 novembre en conseil municipal. Dans un communiqué, il estime :

« Cette décision est politique, plus certainement que financière, mais n’est pas assumée comme telle. (…) Estimant que cette manifestation aurait pu s’insérer dans les fêtes johanniques, il enfonce le clou : « Oui, dans une société où les repères viennent à manquer, Orléans mérite qu’on lui donne une dimension philosophique pour réussir la transmission de nos valeurs civilisationnelles aux générations futures. »

Pour aller plus loin sur Magcentre : La gauche et les écologistes ouvrent la page des municipales de 2026

Commentaires

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  1. pas de langue de bois vraiment ?
    et ça : “je veux proposer et imaginer un monde nouveau” qui fait diablement penser à d’autres qui depuis 50 ans proposent “une nouvelle société” (Chaban-Delmas), ou de “changer la vie” (Mitterrand), etc, bref des slogans publicitaires obéissant au mantra selon lequel en politique il faut présenter un produit neuf.

    Quant à l’élasticité du personnage, pour bien en mettre en avant le spectre politique, on rappellera qu’en effet il a roulé pour Nathalie KERRIEN, laquelle roulait pour un Olivier CARRE de l’UMP !

  2. Oui, Orléans mérite qu’on s’attache plus à la culture, à SA culture, dont Jeanne d’Arc devrait être un des plus forts pliliers. Il est lamentable, – et pour les touristes, surtout étrangers – franchement incompréhensible que pour Jeanne, dans SA VILLE – il n’y a pas plus qu’une pauvre petite maison lugubre pour mettre en valeur son l’histoire, et dont des caves et greniers rengorgent d’objets et de documents d’une valeur historique inestimable et inaccessible au public). Pourquoi ne pas créer un grand centre digne de son nom, à l’instar de Rouen, Le Puy du Fou..) pour rassembler et exposer toutes les richesses qu’Orléans , en fait, possède, mais “cache” honteusement ? de façon indifférente au inconsciente ? en tout cas coupable, au public….Les Archives Départementales de la rue des minimes étant parties, il serait formidable, d’y imaginer un centre dédié à Jeanne, qui serait à inaugurer pour le 600ème anniversaire de la libération d’Orléans, le 8 mai 2029 (c’est bientôt !)….. Quelle retombé touristique à prévoir (puisqu’il n’y a plus que ça qui compte pour S. Grouard…) !De plus, pour Jeanne d’Arc à Orléans, il n’y a même pas de frais de publicité à dépenser, les gens viennent tout seul, à condition d’avoir quelque chose à montrer. Voilà une piste 100% garantie pour plus de culture à Orléans, cher Yann !

  3. Madame Goursot, je ne partage pas complètement votre analyse: qu’il n’y ait pas à Orléans un lieu plus conséquent et rassembleur pour parler de Jeanne d’Arc, vous avez raison, c’est un fait.
    Mais Orléans n’est pas “la ville de Jeanned’Arc plus qu’une autre, puisque “cent” villes et villages revendiquent le passage de cette “héroïne de sang royal dissimulé”…
    Ce qui manque à Orléans, c’est tout le reste de la culture , Madame !
    Le Festival de Loire, c’est du pipeau ! c’est pas culturel… C’est de la baraque à frites et surgelés où sous prétexte de culture la ville loue fort cher des barnums pour vendre tout et n’importe quoi!
    Depuis combien de temps les artistes d’Orléans cherchent un lieu d’exposition pluri-disciplinaire? Quel projet pour remplacer celui des Vinaigreries abandonné bien que 500.000 euros pour les études lancées aient été dépensés par la ville…?
    Où sont les ateliers d’artistes prévus à la Vinaigrerie, mais dont Serge Grouard indiquait qu’il n’y en avait pas besoin ?
    Le buste de Maurice Genevoix est offert par la Société des Artistes Orléanais, comme si la ville n’avait pas 6000€ pour payer le buste réalisé par Sylvie Desmoulins…la ville a payé le socle…comme jadis celui de la statue de Calvin face au temple…
    Où sont les sculptures dans la ville, les quartiers ? Les appels à projets se sont succédé, mais se soldent souvent par des locations d’oeuvres(Stratos, Markus Lupert) au lieu d’achats d’artistes vivants, à part, il faut le reconnaître, notre voisin eurélien franco-japonais, Tetsuo Harada…
    Alors, Madame, pardonnez-moi cet osé jeu de mot: “Jeanne d’Arc est une héroïne qui engendre de graves toxicomanies…”
    On en étouffe de Jeanne d’Arc ! On frise l’overdose ! On a déjà célébré les 600 ans de sa naissance en 2012…
    S’il faut une image qui frappe, je crois qu’il faudrait nommer le Comet “Comet Jeanne d’Arc” tant la flambée de son prix peut rappeler le tristement célèbre bûcher !

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