Dans un tweet du 4 novembre dernier, la nouvelle Procureure de Tours, Catherine Sorita-Minard, se félicitait de la rapidité des services judiciaires qui avaient, par une procédure de référé et sur décision d’un juge, ordonné la suspension d’un chantier souillant un ruisseau affluent de l’Indre.
Par Joséphine.
Le gérant du chantier mis en cause a dès lors été mis en demeure, sous peine de paiement d’une astreinte, de retirer de toute urgence les éléments polluants.
Après enquête, une source proche du dossier nous a précisé qu’il s’agit en fait d’un chantier de… « restauration de cours d’eau », financé en partie par des fonds publics. Nos pieds-nickelés de la protection fluviale auraient utilisé des déchets de démolition du BTP tels que des bétons, plastiques, bitumes, géotextiles et carrelages mélangés à de l’argile pour restaurer la rivière. A noter que la présence d’amiante est suspectée, des échantillons sont en cours d’analyse.
Cette même source précise que la pollution n’est qu’une petite partie d’un scandale plus vaste et qu’une enquête au pénal aurait été lancée avec de nombreuses implications, le feuilleton ne faisant visiblement que commencer.
Les spécialistes associatifs de l’environnement et des élus écologistes font part en off de leur satisfaction face à l’attitude du Parquet de Tours qui semble enfin prendre la mesure de l’urgence du traitement de la délinquance environnementale, et ce alors que le précédent Procureur de Tours, Grégoire Dulin, était réputé peu sensible à ces questions et régulièrement critiqué par les défenseurs de la Nature, notamment sur la question de l’eau.
Espérons que cette affaire marquera un véritable virage et qu’il ne s’agit pas que d’un coup de com’, de plus en plus fréquents, y compris dans l’administration.
Photo de Une : l’Indre à Azay-le-Rideau (Wikipedia)
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