Avec la livraison de la 32ème et dernière rame d’une commande de 460 millions d’euros, le parc ferroviaire régional se modernise avec des équipements censés apporter qualité de service et régularité des trains. Cette première tranche sera suivie de lourds investissements ces prochaines années.
Par Jean-Jacques Talpin
C’est peu dire que la qualité des trains régionaux est souvent mise à mal par les clients en mal de ponctualité, de confort et de régularité. Si la qualité proposée par la SNCF laisse souvent à désirer, la Région de son côté cherche à calmer et à satisfaire sa clientèle avec des investissements à la pelle. C’est ainsi qu’elle a reçu ce jeudi 9 novembre la 32ème et dernière rame d’une commande de 460 millions d’euros dont le premier exemplaire avait été livré en août 2020. Joliment (!) appelée « Omnéo, Prémium Regio2NRemi express » cette rame à étage opère un saut qualitatif avec les anciens matériels. « Nous sommes passés du milieu du 20ème siècle au 21ème », se félicite François Bonneau le président du conseil régional. Avec plus de confort, des services et même le Wi-Fi à partir de l’été 2024 ces rames sont censées désamorcer quelque peu les griefs de la clientèle. Et cela d’autant plus, depuis que la Région a eu la bonne idée d’instaurer la gratuité des transports Remi le week-end pour les jeunes de 16 à 25 ans. Rien de tel pour attirer une nouvelle clientèle (près de 20 000 voyages gratuits les week-ends) … et de bonder les trains. En même temps que la mise en exploitation de ces rames, la Région va ouvrir de nouvelles liaisons en semaine ou le week-end notamment sur les axes Paris-Tours et Tours Orléans.
Un effort pour la rénovation
Naturellement le matériel neuf est censé tomber en panne moins fréquemment que l’ancien. Par ailleurs ces rames bénéficieront désormais d’une maintenance prédictive ou préventive (avant les pannes…) rendue possible par la construction récente d’un centre de maintenance à Fleury-les-Aubrais. Principale (avec les lycées) compétence de la Région, le ferroviaire bénéficie chaque année de plus de 500 millions d’euros de crédits, en fonctionnement comme en investissement. L’effort va d’ailleurs se poursuivre avec une nouvelle commande de 7 rames pour une facture de 145 millions d’euros. Des négociations sont également engagées avec le constructeur français Alstom pour une autre commande de 5 ou 6 rames pour la ligne Paris-Chartres, la plus fréquentée de la région. Ces 32 nouvelles rames représentent pourtant une grosse goutte d’eau sur une offre ferroviaire régionale de 435 trains quotidiens et de 300 000 passagers. Une bonne partie du parc est encore ancien et c’est pourquoi la Région qui a déjà investi 1,4 milliard en 10 ans va encore consacrer 187 millions d’euros dans les prochaines années pour rénover son parc.
Réouverture de petites lignes ?
D’autres bonnes nouvelles pourraient être annoncées en décembre. C’est en effet à cette date que le « volet mobilité » du contrat de plan État/Région (CPER) doit être signé. Les engagements des différents partenaires (État, Région, SNCF, départements) seront ainsi actés jusqu’en 2027. Des annonces en conséquence devraient porter sur la réhabilitation du POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) et sur la réhabilitation ou la réouverture aux voyageurs de petites lignes comme Orléans-Châteauneuf-sur-Loire ou le serpent de mer Orléans-Chartres dont le projet est totalement encalminé du côté de Bricy. Mais les nouvelles technologies (hydrogène, batteries électriques) allègent les anciens trains dits lourds (et aussi la facture…) rendant ainsi possibles des projets hier encore presque impensables !
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