L’élu municipal d’opposition a créé son association, lance une « consultation des Orléanais » et une pétition pour dénoncer le projet de création d’une « autoroute urbaine » dans le centre-ville. Dans son viseur : le projet de requalification des Mails et « l’ancien monde » de Serge Grouard.
Par Jean-Jacques Talpin
Les élections municipales de 2026 sont encore loin…. même si beaucoup de monde s’y prépare. Ludovic Bourreau est de ceux-là. Certes, cet élu d’opposition élu il y a trois ans sur la liste défaite de l’ancien maire Olivier Carré n’avoue pas franchement ses ambitions. « Mais j’aurai mon mot à dire, des propositions à avancer, des idées à faire partager », avoue-t-il. Et des idées il en a beaucoup pour l’urbanisme, le sport ou la culture qu’il souhaite faire partager au sein de son association « Vivement Orléans » qu’il vient de créer. « Ce n’est pas une machine électorale prévient–il, mais un laboratoire d’idées pour penser notre cadre de vie, pour faire d’Orléans une ville humaine, vivante et durable à travers un dialogue constant avec les Orléanaises et les Orléanais ». Pour cela l’homme de culture qu’il est (co-créateur du magazine Le Stud en 2005, commissaire d’expositions) avance sur le terrain découvert de la politique. « Je ne me réclame d’aucun parti, ni de droite, ni de gauche, je suis en dehors de ce clivage, mon parti c’est Orléans, je ne me retrouve pas dans les partis politiques ». On devine pourtant que cet « opposant résolu » à Serge Grouard penche peu à droite…
« Le projet d’un seul homme, Serge Grouard »
La première incursion sur le terrain urbain vient d’être réalisé avec une enquête sur le projet de « requalification des Mails » ; ces grands boulevards qui ceinturent le centre-ville et dont les premières esquisses diffusées par les urbanistes du cabinet Richez et Associés ont hérissé le poil de Ludovic Bourreau. « Nous ne contestons pas le fait de restructurer ces mails, mais avec méthode et concertation. La Métropole présente un projet sans aucune étude des flux de circulation alors que toute devrait partir de là ». En cause notamment la création d’une « autoroute urbaine » de quatre voix entre Place d’Arc et le centre-ville à la place de l’ancienne dalle. « C’est absurde s’enflamme-t-il, car il faut au contraire enterrer la circulation et créer une esplanade piétonne entre Place d’Arc et la rue de la République ». « Vivement Orléans » a donc lancé une enquête à laquelle ont répondu plusieurs centaines d’Orléanais dont « 80% sont opposés à la réalisation de cette autoroute ». Une pétition a par ailleurs été lancée contre ce projet et contre sa méthode d’élaboration. « C’est le projet d’un seul homme, Serge Grouard qui veut avancer sans concertation alors qu’il s’agit d’un projet colossal qui va redessiner Orléans pour les prochaines décennies ».
« Le nouveau monde contre l’ancien »
Passe encore que le coût du chantier ait été sous-évalué (on a parlé de 30 millions d’euros, puis de 60, et peut-être de 100 millions aujourd’hui) avec notamment d’énormes travaux pour dévier le tracé du tram. Même interrogation sur la création de la coulée verte où la voie cyclable zigzagante relierait la Loire après quelques obstacles. Ludovic Bourreau est d’ailleurs en colère contre « l’indigence » de la politique vélo à la Métropole. « On aura inauguré seulement 1 kilomètre de piste cyclable cette année. Il y a pourtant des crédits mais pas de vraie volonté politique, ni de personnel qualifié car Orléans n’est pas suffisamment attractive pour attirer des professionnels du vélo ». Interrogation aussi sur le futur parking Madeleine : « N’y a-t-il pas d’autre alternative, plus écologique ? ». Bref rien ne va : « Il faut tout changer, la méthode, la concertation, les études, le projet. Il faut repartir à zéro pour un autre projet depuis le début en réunissant les 22 maires de la Métropole et ne pas laisser tout le projet dans les mains de Serge Grouard qui veut tout changer sans rien changer ». Il appelle donc à une mobilisation du « nouveau monde contre l’ancien » et contre ce projet qui verra le jour le plus tôt en 2027… après les municipales.
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