La saison de l’Orchestre Symphonique d’Orléans a démarré avec brio le week-end dernier, en ouvrant la scène au pianiste Lorenzo Soulès et dans un programme entièrement consacré à Beethoven.
Par Anne-Cécile Chapuis
Avec la célèbre ouverture de Coriolan, la tragédie de Shakespeare, le spectateur est de suite mis dans l’ambiance. Il retrouve « son » orchestre, Beethoven est là et la soirée est placée sous les meilleurs auspices.
Le concerto pour piano N°3, dans la même tonalité d’ut mineur, donne la parole à Lorenzo Soulès, ce jeune pianiste au palmarès impressionnant, lauréat du concours international d’Orléans en 2022 mais dont la carrière prestigieuse fait état de nombreux prix, concerts avec les plus grandes formations, tournées internationales et enregistrements primés par la critique.
Lorenzo Soulès, pianiste. Photo Jean-Baptiste Millot
Sans partition, il interprète de façon magistrale le concerto écrit en 1800 par Beethoven. Les cadences sont époustouflantes, les trilles sont sans faille, et le dialogue avec l’orchestre s’installe, parfois de façon quelque peu inégale tant il impose un jeu virtuose et sans concession, mais avec beaucoup de musicalité. Le largo est empli d’émotion avec une belle présence des cordes graves et le rondo emporte les applaudissements du public. A la demande générale, il se permet une incartade au programme beethovénien avec une berceuse d’un de ses grands admirateurs, Brahms.
Lorenzo Soulès avec l’orchestre d’Orléans le 22 octobre 2023. Photo AC Chapuis
Une symphonie légère et enjouée
Après l’entracte, place à la huitième symphonie, composée en quelques mois et qui offre une palette d’effets musicaux très intéressants. Marius Stieghorst est dans son élément, il dirige sans partition cette symphonie de vingt minutes, interprétée par un orchestre engagé et aux belles couleurs de la musique romantique.
En bis, le chef offre un petit clin d’œil comme il aime à en proposer, en pleine connivence avec le public. Et avec l’inventeur du métronome, petit instrument de torture bien connu des élèves de musique, il fait chanter les instrumentistes, qui s’exécutent de bonne grâce et avec talent d’un petit canon composé par Johann Nepomuk Maelzel (1772-1838), ami de Beethoven qui l’évoque dans le deuxième mouvement de la huitième symphonie.
Une bonne soirée qui s’achève dans le plaisir de la musique retrouvée ou découverte, dans l’attente des prochains concerts à venir.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : La saison émotion de l’Orchestre Symphonique d’Orléans