David Templier expose à l’Agence Espaces atypiques d’Orléans

« Ce soir, pour le vernissage de mes séries « Fragiles » et « Voies lactées », nous honorerons les femmes », expliquait ce jeudi 19 octobre sur sa page Facebook David Templier. Et, sans conteste, les femmes étaient en nombre pour répondre à cet hommage rendu par le photographe orléanais, qu’elles soient amies de l’auteur, qu’elles aient posé pour lui pour l’une des deux séries, ou qu’elles soient membres de l’équipe de l’agence Espaces atypiques qui, autour de leur directrice, Claire Chaline, accueillait cette exposition. Mélanie, l’une des présentes, ne tardait d’ailleurs pas à témoigner quelques heures après sur cette même page : « Vraiment splendide et bravo pour les livres ils sont magnifiques !!! Bravo à tous les participants c’était d’une beauté très naturelle j’ai vraiment beaucoup aimé ».

Les visiteurs pourraient être surpris car il y a une constante dans ces deux séries, la nudité. Non pas une nudité érotique ou provocatrice, mais une nudité essentiellement naturelle, destinée à rappeler que la nature et l’être humain ne font qu’un, et sont aussi fragiles l’une que l’autre. « Pour la série Fragiles, j’ai eu beaucoup plus de candidates que de candidats, et ces derniers étaient beaucoup moins rapides à se dénuder, voire plus timides dans les poses », explique l’auteur, qui a dû choisir quelque 300 photos parmi les 15 000 prises, de même qu’il a reçu plus de 1 000 candidatures.

 

Ce projet a été réalisé en grande partie dans la région orléanaise, et pratiquement toutes les photos faites avec un drone, « mais la plupart du temps, je n’étais pas à plus de trois mètres de la personne ». La réalisation de ce projet a duré près de 15 mois, pour un ouvrage édité à 1 000 exemplaires, aujourd’hui épuisé. « Cela m’interpelle. Dois-je prévoir une réédition ? Ou une suite, dans d’autres régions, peut-être les pôles. Mais là, il faut des financements, et des garanties que le groupe qui partirait fonctionne bien ».

Mais au-delà de ces données techniques, c’est surtout la symbolique des images et le message transmis qui doit rester en mémoire, très bien exprimé en accompagnement de l’ouvrage par Albane Templier : « La nature, David l’a photographiée toute sa vie. Des plages de Berck aux glaciers du Groenland. Mais pour illustrer la menace que fait peser l’homme sur l’environnement, il a choisi de mettre l’humain à nu au cœur de la nature, à égalité de vulnérabilité. Dépourvu de sa carapace, l’humain n’a plus d’autre refuge que la terre sur laquelle il vit. Il semble alors si petit et fragile et la nature si grande et puissante ».

La seconde série présentée dans cette exposition suit le même cheminement, montrer le naturel inné de l’être humain, souvent nié au nom de la “civilisation”. A commencer par la naissance, et ce qui suit, l’allaitement, la première nourriture donnée à l’être humain en devenir. Là encore, comme le montrent les quelques images présentées, issues de l’ouvrage Voies lactées, à paraître en novembre prochain, la nudité naturelle est omniprésente, et pertinente. « N’oublions pas que nous sommes dans la semaine nationale de l’allaitement. C’est un acte naturel, qui ne doit pas être dénigré, empêché, comme on le voit parfois, dans des lieux publics ou privés ».

La grande majorité des femmes présentes ce jeudi soir au vernissage, parmi lesquelles on reconnaissait Nathalie Kerrien, approuvaient le message, même si, souvent pour des raisons professionnelles, elles ne seraient pas allées jusqu’à poser devant l’objectif du photographe. Mais le soutien était là, et le message transmis important, absolument pas atypique.