Après une toute petite salve de noms dévoilés le mois dernier, le Printemps de Bourges a complété la liste des têtes d’affiches qui se produiront sur la scène du W. En compagnie de Mika, Shaka Ponk, M Pokora, Josman et PLK, 18 artistes supplémentaires se succéderont tout au long de la 48e édition du festival berruyer qui se déroulera du 23 au 28 avril prochain.
Par Fabrice Simoes
Ben oui, à la clôture de l’édition 2023 du Printemps de Bourges, votre serviteur regrettait un manque du côté festif, un peu, et le manque de rock, beaucoup. Même que Boris Vedel, le patron de la manifestation berrichonne avait bien enregistré le message. Il nous l’avait d’ailleurs écrit dans un commentaire. « Promis. Le rock sera toujours présent au PDB… ». On ne sait pas si Magcentre a de l’influence, ou pas, mais la nouvelle liste de noms annoncée ce jeudi 19 octobre pour la grande scène du Printemps paraît faire la part plus belle à plus pêchu, plus brut, plus sans filtre et forcément sans plomb. Pour sûr, en 2024 on marchera à l’électrique mais pas sans bruit comme une simple Spring ou une ëC3.
Le mois dernier, le Printemps de Bourges avait donc dévoilé les cinq premières têtes d’affiche de l’édition 2024, avec Mika, Shaka Ponk, M Pokora, Josman et PLK. Ce jeudi, c’est la programmation complète du W, la scène principale du festival, qui a été annoncée. La première bonne nouvelle c’est que les concerts au W s’étaleront sur cinq jours puisqu’on assistera à un retour du concert du dimanche après-midi. Cinq concerts pour autant d’événements et de rencontres musicales. La deuxième, c’est que si le Rap sera bien représenté, il laissera un peu plus de place aux autres que l’an passé. Pour l’entrée en matière, un mercredi, jour des enfants, la succession, sur la même scène, de Zaho de Sagazan, puis de Kyo et de Martin Solveig, pour terminer par Mika est un boulevard d’écoute fait à l’électro qu’il soit pop, dansant, « vitaminé » ou encore à texte.
Le jeudi, tout est permis
C’est le jeudi 25 avril qu’on envoie le pâté. Assurément, quasi trois semaines après Pâques, en Berry, ça passe… Pour les amplis, tout sera permis. En vérité, on vous le dit, les spécialistes des réglages des décibels vont avoir du taf pour ne pas se retrouver avec des plaintes des riverains des bords d’Auron. Les textes et le son pop rock d’Oshi et Olivia Ruiz en préambule de Matmatah, ça devrait se régler avec un peu de retenue dans le maniement des curseurs. Par contre, la suite sera nettement plus cossue. Même s’il faut obligatoirement faire un tour par Lambé – ne jamais rater Lambé An Dro, jamais – les Bretons sont certes un peu bretonnant mais moins qu’un fest-noz arrosé de chouchen un soir d’été, sur la place du marché de Plougoulm, et plus électrique qu’un pipe band en défilé à l’Interceltique de Lorient. Et comme on ne sait toujours pas où se situe la musique de Shaka Ponk – fusion, rock, pop, électro, machin toussa – ce sera comme qui dirait un exercice de travaux pratiques avant l’examen d’ingénieur du son. Franchement, rien que d’en écrire deux mots, on en a, automatiquement, la production de cérumen qui se met en mode létal. Il faudra d’ailleurs bien ranger cette soirée dans l’armoire à souvenir : normalement ce sera l’une des dernières apparitions du singe Goz et de ses compères de scène.
Un samedi planète rap et un dimanche Hit Music Only
Pour la soirée de vendredi, et comme les gamins n’auront pas école le lendemain, du coup, comme on dit chez les pré-ados, les ados et ceux qui le seront toujours, on mixera grave entre électro et rap pour un concert « festif et groovy » selon des spécialistes de la chose. L’électro alignera Worakls, Bon Entendeur, voir Trinix ou Mezerg. Le rap affichera Luidji en complément de PLK tandis que la prestation de Silly Boy Blue, auteure d’une belle création sur Lou Reed, du Printemps l’année dernière, sera très attendue.
Le samedi, ce sera rap ou ne sera pas. Un peu de R’n’B pour la touche féminine de la nuit avec Bianca Costa mais après on retrouvera un ex-iNOUïs, Bekar, et aussi Werenoi, SDM et ses deux albums certifiés disque de platine, le nouvel opus de Niska, et le quasi local de l’étape, le Vierzonnais Josman.
Dernier concert dominical de cette 48e édition, celui qui verra Nej’ en première partie de M.Pokara. Normalement, ce devrait être le jour où les festivaliers standards devraient côtoyer le plus de collégiens. Dans les allées de merguez-street, un punk à chien croisant une population prépubère sans que personne ne s’offusque, dans une société de plus en plus prompte à réagir à tout et n’importe quoi, est plutôt un bon signe. Surtout, cela veut dire que l’on est, comme le spectacle, toujours vivant.
La suite de la programmation sera présentée, petit à petit, de la fin novembre, début décembre, pour se terminer fin janvier. Un calendrier qui doit faire frétiller d’attente les amateurs du festival berrichon. Et ce même si, d’ores et déjà, la billetterie est ouverte pour les cinq premiers concerts !
La programmation complète et la billetterie
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