Invités par Les Amis de l’Institut, Suzanne Ben Zakoun, Baptiste Archambaud et Orélio Palandani ont offert un concert tout en nuances et sensibilités ce vendredi 13 octobre à l’Institut.
Par Anne-Cécile Chapuis
Le concert commence par un moment de silence en hommage aux tristes réalités actuelles. La salle, moins remplie qu’à l’habitude, se fige, les spectateurs retiennent leur souffle, les esprits s’évadent…
Puis c’est l’entrée des trois jeunes musiciens qui d’emblée posent le ton de cette soirée inhabituelle, avec les accents mélodieux d’une musique venue d’ailleurs.
Suzanne ben Zakoun, piano et chant, Baptiste Archambaud, contrebasse, Orelio Paladini, batterie. Photo AC Chapuis
Le trio fait retentir les sonorités du piano, chant, contrebasse, batterie dans toutes leurs alliances possibles. Souvent en tutti, l’on entend parfois de longues introductions instrumentales qui mettent l’auditeur en douce rêverie avant d’accueillir la voix, mais toutes les facettes sont présentes : chant et contrebasse, piano solo, et même, plus rare, contrebasse et batterie
Des musiciens en connivence
L’ensemble est parfaitement rôdé. Les regards échangés, les sourires esquissés viennent conforter les sons en harmonie.
Suzanne Ben Zakoun dégage une présence forte. Elle présente les morceaux, joue, chante, et tout ceci sans partition. Plusieurs morceaux sont de sa composition, les autres sont arrangés par elle-même. Son jeu est véloce, sa voix de mezzo est claire, et l’émotion est au rendez-vous, surtout quand elle dédie un morceau « Adieu mon pays » à sa grand-mère qui l’applaudit depuis le premier rang. Elle fait sonner son piano à merveille, même en allant pincer les cordes directement dans la table d’harmonie.
Trois générations : Suzanne Ben Zakoun, sa grand-mère et sa mère, elle-même pianiste. Photo AC Chapuis
Baptiste Archambaud, contrebassiste, nous régale d’un jeu très expressif, tout en pizzicati, jouant sur les résonances comme sur les effets de percussion, ajustés au millimètre à la voix qu’il souligne ou à qui il donne la réplique.
Orelio Paladini, à la batterie soutient le rythme de la soirée, dans une multitude de couleurs et motifs, attentif à ses partenaires et à l’équilibre sonore de l’ensemble.
Un programme inédit
Le concert porte bien son nom. (Des)orienté nous entraine vers plusieurs pays de la Méditerranée, dans plusieurs langues orientales, avec des styles variés jazz, séfarade, classique, oriental. De très jolies mélodies (dont on aurait aimé avoir la traduction pour aller encore plus loin dans l’approche) donnent une atmosphère inédite à la salle de l’Institut habituée au classique, entrainant le spectateur sur les ailes de la rêverie et du voyage.
Fin de concert à l’Institut ce vendredi 13 octobre. photo AC Chapuis
La musique est là, portée par les trois musiciens avec brio, performance et sensibilité. Une très belle soirée hors des sentiers battus, saluée par les spectateurs peu avares de leurs applaudissements. Bien mérités, chapeau les artistes !
Pour en savoir plus :
Le prochain concert des Amis de l’Institut aura lieu le vendredi 2 février 2024. Au programme : Flûte et harpe.
La nouvelle saison des Amis de l’Institut