La science était en fête samedi 14 octobre au Muséum d’Histoire Naturelle de Blois avec un village des sciences et de passionnantes présentations qui ont réveillé le scientifique qui sommeille dans chacun d’entre nous.
Par Jean-Luc Vezon
Christophe Martin-Brisset, correspondant de l’ANPCEN présente la cartographie de la pollution lumineuse en France. Photo Jean-Luc Vezon.
Les disciplines scientifiques sont essentielles. Au moment où notre pays a reçu le prix Nobel de physique 2023 avec Pierre Agostini et Anne L’Huillier, pour leurs travaux sur des lasers ultrarapides permettant de créer des impulsions lumineuses courtes, la Fête de la science est un bon moyen de sensibiliser et d’attirer les jeunes vers les carrières scientifiques.
« Cette année le thème est Sport et science. Avec Centre Sciences, nous présentons également une exposition sur les couleurs », expliquait Pascal Girodon, directeur du MHN de Blois. Quinze manipulations étaient ainsi accessibles : pourquoi le ciel est-il bleu ? Le disque de Newton, le daltonisme … Un village rassemblait également dix partenaires comme le centre de production d’énergie nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux, le CDPNE, Loir-et-Cher Tech ou les étudiants en licence pro de médiation scientifique de Tours.
L’école d’ingénieurs INSA CVL était naturellement aux avant-postes. Un enseignant-chercheur, membre du GREMAN UMR7347, laboratoire multidisciplinaire en matériaux, microélectronique, acoustique et nanotechnologies présentait une application de micro récupération d’énergie avec un générateur piézoélectrique. La capacité de certains matériaux à générer de l’électricité en cas de déformation ouvre aujourd’hui des applications industrielles multiples pour produire de l’énergie renouvelable.
Un peu plus loin, Augustin, Jean et Eddy du club robotique de l’INSA CVL présentaient deux robots autonomes avec lesquels ils participent à la Coupe de France de robotique. Troisième en 2022, leur présence illustre le talent des jeunes et l’excellence de l’école en matière de mécatronique.
Faire comprendre les enjeux environnementaux des activités humaines était également au centre de cette édition avec la présence des équipes de la Réserve naturelle nationale de Grand-Pierre et Vitain située à Marolles près de Blois. Les animateurs apportaient un éclairage sur les gestes à adopter pour une pratique durable, respectueuse de la faune et de la flore sauvage.
Prise de conscience des nuisances lumineuses
Lutter contre la pollution lumineuse et le suréclairage notamment en milieu urbain. C’est l’objectif, depuis une vingtaine d’année, de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN). Correspondant local en Loir-et-Cher, Christophe Martin-Brisset présentait une carte de la pollution lumineuse en Loir-et-Cher issue du satellite météo NOAA. Une pollution qui régresse particulièrement depuis la hausse de l’énergie (1) qui a vu de nombreuses communes restreindre l’éclairage public la nuit.
« Nous progressons à l’image de la ville de Blois qui a réduit la puissance de son éclairage nocturne à 1000 watts et rénove ses points lumineux. Il faut savoir que la pollution lumineuse érode la biodiversité avec l’éblouissement d’espèces nocturnes, la variation de la photopériode pour les plantes ou les perturbations des rythmes des espèces nocturnes et diurnes », soulignait le scientifique en informant également que la pollinisation sera ainsi inférieure de 62 % dans les zones éclairées et que l’observation astronomique est gravement perturbée.
Comme d’autres, il recommande la sobriété lumineuse, une meilleure gestion de la lumière dans les espaces protégés et la création de trames vertes et bleues sous la forme d’une trame nocturne. En Loir-et-Cher, 21 communes sont déjà labellisées Villes et Villages étoilés par l’ANPCEN, un bon chiffre au niveau national.
(1) L’électricité de l’éclairage a augmenté de 40 %. L’éclairage est le 1er poste d’investissement des communes.
La dominante jaune démontre que la qualité de la nuit en France est médiocre. Les agglomérations génèrent des halos lumineux perceptibles à forte distance (en rouge). Photo Jean-Luc Vezon.
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