En visite à Tonnens (Lot-et-Garonne) le président de la République a annoncé la création de 238 unités de gendarmerie, dont une à cheval au Touquet, pour les prochains mois. La région Centre-Val de Loire aura sa part du gâteau sécuritaire avec 8 gendarmeries fixes et 7 mobiles. Tous les départements seront mieux lotis… d’ici à 2027, si tout va bien.
Par Fabrice Simoes.
Lancée en février 2018, la police de sécurité du quotidien voulu par Emmanuel Macron prend un nouvel essor cet automne. Si, durant le premier quinquennat, un plan de recrutement de 10 000 policiers et gendarmes avait été défini, le second mandat macroniste devrait voir la création de 238 brigades de gendarmerie sur l’ensemble du territoire national. C’est du moins ce qu’annonçait, en audioconférence, le service de presse du gouvernement vendredi après-midi à 300 journalistes accrochés à leurs téléphones. Pas de situation géographique précise, simplement des chiffres et des arguments de vente. Branle-bas de combat dans les rédactions pendant tout le week-end pour savoir « c’est qui qui y est… » Certains ont eu un peu de chance auprès de maires compréhensifs et à l’ego flatté. D’autres ont attendu le discours présidentiel en Lot-et-Garonne, et le message officiel qui va avec pour être plus sûrs.
Si l’on regarde bien les documents siglés au logo élyséen, aucun département ne sera oublié dans ce redéploiement de militaires sur le terrain. Les sceptiques expliqueront qu’avec 238 créations on est loin de compenser les un peu plus de 500 unités disparues entre 2007 et 2016. Les optimistes applaudiront des deux mains surtout qu’un « grand plan de remise à niveau des équipements, moyens et de l’immobilier des policiers et gendarmes a été lancé ». Une certitude la récente élaboration de la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur a permis de voter une aide au ministre de l’Intérieur de 15 milliards d’euros sur la période qui va jusqu’à 2027. Un effort budgétaire « pour transformer, pour moderniser la police… améliorer l’accueil des victimes, l’accompagnement dans les brigades, dans les commissariats, le suivi des plaintes, la partie justice… » associé à un « doublement de la présence des policiers et gendarmes sur la voie publique dans un délai de 10 ans. Là aussi, on sait très bien que la sécurité, c’est la sécurité en bas de chez vous qui est importante. Qu’on soit dans une ville urbaine, dans une cité ou dans un lotissement pavillonnaire ou bien dans une zone rurale ».
Plus 3 pour le Cher, l’Indre-et-Loire et le Loiret
Pour la région Centre-Val de Loire, trois départements verront leur effectif gendarmerie augmenter sensiblement. Le Cher devrait accueillir deux brigades mobiles, à Belleville-sur-Loire et Jouet-sur-l’Aubois, et une unité fixe à Saint-Just. L’Indre-et-Loire comptera deux brigades mobiles de plus à Beaumont-Louestault et Azay-sur-Cher ainsi qu’une fixe à Manthelan. Ce sont deux unités fixes, à Traînou et Pannes, et une mobile, à Patay, qui compléteront le schéma loirétain.
L’Eure-et-Loir aura droit à deux brigades fixes, Gallardon et Vald’Yerre, alors que l’Indre fera un mix avec une mobile à Velles, et une fixe à Villedieu-sur-Indre, tout comme le Loir-et-Cher à Thoré-La-Rochette pour la mobile et Chailles pour la fixe. Tout ça sans retoucher aux zones police ou gendarmerie existantes parce que « la carte, à une époque pouvait être une zone de compétences assez stricte, mais nous avons beaucoup assoupli les règles de compétence et encouragé en permanence les services de police et gendarmerie à travailler ensemble ».
En termes d’effort global, ce sont 2 144 gendarmes qui seront recrutés pour faire fonctionner ces nouvelles unités. Les brigades mobiles seront équipées d’un camion qui se déplacera dans des territoires et des communes qui n’ont pas de gendarmes. Pour ceux qui auraient des doutes de compétences, il a été précisé qu’ils seront « en général armés par 6 personnes, donc 6 gendarmes, qui sont des vrais gendarmes. Ce ne sont pas des gendarmes qui sont sans armes, sans rien. Ils ont tout l’équipement qu’il faut. C’est une sorte d’extension de prolongement d’une brigade en dur ». Les brigades fixes, dans des bâtiments, devraient compter un effectif d’une dizaine de gendarmes. Ces bâtiments ne sont pas tous à construire, certains existent déjà, et devront seulement être rafraîchis… Et l’Élysée d’expliquer qu’ « un schéma d’emploi existe déjà. On a plus de 300 gendarmes à destination de ces brigades qui seront formés tout au long de l’année 2023. On en a 378 qui seront formés en 2024. Ça, c’est prévu et échelonné. Et ils sont formés dans les écoles de la gendarmerie… »
Un passage en formation obligé si on veut que, comme le chante Saint Patrick Topaloff, on conserve la bonne ambiance sous l’uniforme : « Quand un gendarme rit, dans la gendarmerie, tous les gendarmes rient… »
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