L’atelier TAC fêtait ce jeudi à Orléans ses dix ans d’activité, l’occasion de visiter cette SCOP au projet singulier de produire du mobilier design en utilisant exclusivement (à 95%) des matériaux de récupération. Loin d’un bricolage de brocanteur, la production de l’atelier TAC allie esthétique et originalité pour des réalisations qui vont du mobilier au décor en passant par l’aménagement d’espace avec en prime un sens aigüe de l’éco-responsabilité.
Par Gérard Poitou
cl Atelier TAC
Ils sont trois, Florian, Arnaud et Manon à animer cette entreprise en forme de pari un peu fou : fabriquer des meubles sur mesure ou en petite série sur la base de matériaux de récupération collectés par l’atelier. Étape initiale : l’exploitation d’un gisement de “déchets” qui va de l’événementiel à la rénovation immobilière, gisement qui recèle de multiples natures de matériaux : bois, métaux divers, tissus, plastique, avec comme premier travail de trier et d’inventorier méticuleusement cette diversité de rebuts redevenus matière première des projets.
Atelier TAC cl GP
Vient alors la phase de conception d’une commande, et ce qui peut paraitre une contrainte, devient, comme ils en témoignent chacun des artisans-concepteurs, une stimulation de leur créativité pour inventer le projet original qui répondra à l’attente du client. La diversité des matériaux est alors exploitée par le concepteur qui est aussi l’artisan de sa propre réalisation devenant menuisier, métallier ou couturier suivant les besoins. Et les réalisations présentées durant la visite témoignent de la pertinence du projet de l’entreprise : meubles, stands, aménagements d’espaces, décors… autant de références de réalisations où esthétique et fonctionnalité se conjuguent, à retrouver sur le site de l’atelier.
Une SCOP, modèle social de l’entreprise
Loin de l’esprit avide des start-ups, les trois associé(e)s ont fait le choix de se constituer en SCOP (Société coopérative ouvrière de production) respectant ainsi une logique égalitaire dans une entreprise où chacun-e gère ses projets dans un dialogue circulaire avec l’équipe. Et si les salaires versés ne correspondent pas aux qualifications d’ingénieurs ou de designers auxquels nos trois associé(e)s pourraient prétendre, ils ne cachent pas, à l’issue de cette visite, que le sens de leur travail est une valeur ajoutée qui n’a pas de prix à leurs yeux.
Comme le soulignait Jérémie Godet vice-président de la Région en charge de l’économie sociale et solidaire, l’atelier TAC a, en plus de ses réalisations, la grande vertu de montrer qu’il est possible de repenser une production économe des ressources limitées de la planète.
Atelier TAC : la bibliothèque des matériaux. cl GP
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