Loiret : avec deux listes, la gauche divisée aux sénatoriales

La liste plus à gauche menée par LFI, des écologistes et des « citoyens », vient marcher sur les plates-bandes de la gauche PS-PCF dont le combat est mené par Christophe Chaillou le maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle qui rêve de mettre ses pas dans ceux de Jean-Pierre Sueur.

Par Jean-Jacques Talpin

Ce n’est pas la NUPES mais l’UPES (Union Populaire Écologique et Sociale) qui représentera une partie de l’extrême gauche aux élections sénatoriales du 24 septembre prochain. Alors que la gauche socialiste et communiste s’est retrouvée derrière Christophe Chaillou pour conduire une liste d’union, une partie de la NUPES a décidé de faire bande à part. Cette liste qui devait être déposée au plus tard ce vendredi 8 septembre associera à la fois des candidats LFI (et notamment la tête de liste Karin Fischer) mais aussi un « écologiste engagé » Bruno Cœur et des « citoyens ». 

Alors qu’au niveau national les écologistes d’EELV ont décidé l’union avec la gauche, dans le Loiret la désunion est totale. Le maire de Bou, Bruno Coeur, s’est en effet dissocié de la liste de gauche « classique » pour former un attelage avec LFI. Même s’il est encore présenté comme EELV, Bruno Coeur ne pourra revendiquer cette appartenance lors du scrutin. Le maire du village de Bou à l’Est d’Orléans considéré comme « incontrôlable » par les écolos orléanais s’affichera simplement sans étiquette. De même la liste UPES qui revendique porter le programme aux 600 propositions de la NUPES ne pourra afficher cette appartenance faute d’en regrouper toutes les composantes.

La liste UPES de gauche à droite : Bruno Coeur, Karin Fischer, Kévin Merlot, Eulalie Lama. Photo DR

La droite rassemblée

En seconde position derrière Karin Fischer Bruno Coeur sera suivi par des militants de Châlette, de Gien (notamment Kevin Merlot de LFI) et du Pithiverais. Évidemment les chances de cette liste pour reprendre le siège laissé vacant par Jean-Pierre Sueur sont très minces. Sur un corps électoral d’environ 1 600 inscrits, l’UPES ne pourra compter que sur quelques dizaines de grands électeurs issus notamment des villes de Châlette ou de Saran. Pas de quoi ébranler les chances de succès de Christophe Chaillou qui, même s’il ne fait pas l’unanimité à gauche, devrait sans mal recueillir les suffrages des grands électeurs de gauche en particulier dans les villes de l’agglomération orléanaise (Saint-Jean-de-Braye, Saint-Jean-de-la-Ruelle, Chécy, Fleury-les-Aubrais… ). 

La gauche n’est pourtant pas en position de force dans le Loiret. Le siège acquis par Jean-Pierre Sueur, que certains qualifient « d’irremplaçable » tenait d’abord à sa disponibilité, à son travail et à une reconnaissance qui allait bien au-delà de son camp politique. C’est pourquoi il était d’ailleurs arrivé en tête lors du dernier scrutin de 2017. Il est vrai qu’il y a six ans la droite partait désunie entre Hugues Saury et Jean-Noël Cardoux, tous deux Républicains et tous deux élus. Depuis, la droite LR-UDI s’est rabibochée derrière Hugues Saury, Pauline Martin et Marc Gaudet.

Cap sur juin 2024

Le scrutin du 24 septembre se déterminera aussi dans le résultat de deux autres listes. D’abord celle du Rassemblement National conduite par Valentin Manent. Il y a six ans le FN n’avait obtenu que 37 voix et 2,28% des voix. Mais depuis les législatives ont remis les compteurs à zéro avec l’élection des deux députés marinistes Thomas Ménagé et Mathilde Paris. Inconnue encore avec le résultat que pourrait enregistrer la liste « indépendante » de Frédéric Néraud et Marie-Philippe Lubet qui naviguent entre centre-droit et centre-gauche. Même indépendante, la liste bénéficie du soutien de Horizons le parti d’Édouard Philippe. Malgré cette proximité avec la majorité présidentielle, les marcheurs de Renaissance ont décidé de ne pas présenter de liste tout en n’en soutenant aucune. Sauf surprise, le Loiret devrait donc être représenté par trois sénateurs, deux de droite et un de gauche. Évidemment cette élection ne fait guère frémir dans les chaumières et n’émoustille que quelques élus et les appareils politiques qui ont déjà les yeux fixés sur l’horizon des élections européennes du 9 juin 2024.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Isolée, LFI présente une liste « ouverte » pour les sénatoriales dans le Loiret

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  1. “Même s’il est encore présenté comme EELV, Bruno Coeur ne pourra revendiquer cette appartenance lors du scrutin. Le maire du village de Bou à l’Est d’Orléans considéré comme « incontrôlable » par les écolos orléanais s’affichera simplement sans étiquette” :
    quelle cuisine ! Mais s’agissant d’écologie, on peut au moins espérer que c’est du bio …

  2. On sent trop le journaliste agacé par la liste de cœur et LFI. Après relectures, je continue à comprendre qu’il nomme UPES en fin d’article cette liste alors que c’est celle de Chaillou, son chouchou! qu’il nomme ainsi ?

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