Les vacances sont terminées, l’heure de la rentrée a sonné. Et pour la région Centre-Val de Loire, entre les enjeux de la transition climatique, la gratuité des transports pour les jeunes ou encore la rentrée scolaire, le programme s’annonce déjà chargé.
Par Mael Petit
Une rentrée 2023 placée sous le signe de la décarbonation. Les collectivités enchaînent à tour de rôle leur discours de rentrée en plaçant les enjeux de la transition, ou plutôt des transitions, au centre de leurs préoccupations. Une prise de conscience, enfin généralisée et bienvenue, tant on a pu il y a quelques années minimiser l’urgence de la situation face à la menace du dérèglement climatique. Bien entendu la région ne déroge pas à la règle, elle qui était attendue sur ce volet de par ses promesses notamment au niveau des transports. « Il nous faut passer aux mobilités décarbonées », insiste d’ailleurs son président François Bonneau. De ce côté-là, elle fait figure d’exemple avec la mise en place dès ce mois de septembre de la gratuité des transports sur tout le réseau Rémi pour les jeunes âgés de 15 à 25 ans les week-ends et jours fériés. Grâce à la nouvelle carte Rémi YEP’S disponible sur la plateforme du même nom, les jeunes peuvent donc réserver dès à présent une place dont le nombre reste tout de même limité notamment sur les trajets les plus fréquentés. Une première étape qui devra être digérée avant la gratuité totale espérée pour toute la semaine d’ici la fin du mandat.
Toujours sur le plan des mobilités la région souhaite poursuivre ses expérimentations avec le déploiement dans les trois mois qui viennent de plusieurs véhicules électriques en partage au sein de plusieurs intercommunalités particulièrement isolées. L’Indre et l’Eure-et-Loir seront les premiers territoires laboratoires puis suivront les autres départements. Une mesure qui vient s’ajouter à l’aide régionale jusqu’à 200 € pour l’achat d’un vélo à assistance électrique destinée aux habitants de territoires ruraux. En revanche côté rails, difficile d’entrevoir le bout du tunnel pour les lignes Chartres Orléans ou Orléans Châteauneuf. Les études se poursuivent mais ce n’est pas demain la veille que les Giennois verront un wagon passer sur leur territoire.
Expérimentation d’une tarification sociale de la restauration scolaire
Si le volet des mobilités constitue un gros morceau, la région n’oublie pas pour autant la rentrée de ses lycéens, avec en point d’orgue l’inauguration du lycée Joséphine Baker situé à Hanches (Eure-et-Loir), à laquelle Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale nommé récemment, devrait participer. L’on ne sait pas si l’ancien porte-parole du gouvernement a prévu de faire la chasse à l’abaya, posté aux grilles de l’établissement flambant neuf, en revanche il pourrait échanger avec François Bonneau sur les nouveaux dispositifs mis en place pour cette rentrée.
Car outre son statut de dernier-né, le nouveau lycée eurélien a été choisi pour expérimenter la mise en place d’une tarification sociale pour la restauration scolaire. En clair, selon les ressources des familles, une tarification à quatre niveaux sera appliquée pour les repas, partant de 3,40 € pour les plus modestes jusqu’à 4,99 €. « Avec un coût réel estimé à 8,40 €, jamais les familles n’auront à supporter plus de 60 % du prix du repas », rassure François Bonneau avec des chiffres qui se basent sur les budgets moyens des différents lycées de la région. « Il faut noter que le prix d’un repas est aujourd’hui 20 % plus élevé en raison de l’augmentation des matières premières ». « On veut être aux côtés des familles face à la menace de la précarité, on a vu notre société ébranlée au début de l’été donc on veut mettre la priorité sur l’éducation pour retisser des liens sociaux, poursuit François Bonneau. Il est hors de question d’ignorer les différences dans les conditions de départ de chacun ». Deux autres établissements, le lycée Rotrou de Dreux et le lycée Édouard-Vaillant de Vierzon expérimenteront cette année ce dispositif pour une généralisation, conditionnée à des retours satisfaisants, à la rentrée 2024.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : État d’urgence pour l’eau en région Centre Val de Loire