L’urbanisme pour contrer la canicule

2022 aurait été l’année la plus chaude de tous les temps. Dans la continuité, un constat s’impose là : il fait désormais plus chaud chaque été, et le reste de l’année aussi. La capacité d’adaptation des humains est importante même s’il va falloir faire des efforts. Cela passe par des modifications de nos habitudes et l’architecture constitue l’un des axes qui avance sur le sujet.

Par Fabrice Simoes


Tous les climatosceptiques de la planète, les éco-anxieux, voire les platistes, peuvent se la mettre sur l’oreille pour la fumer à un autre moment, si rien n’est fait rapidement il sera trop tard pour les générations futures. Un chef « Native American », Geronimo, ou Sitting Bull, selon les diverses versions d’Internet qui n’est pas pour grand-chose dans les variations du climat, que nenni, aurait déclaré : « Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l’argent ne se mange pas. » Une déclaration qui rejoint celles de nombreux scientifiques qui estiment que des pistes de réflexion et des solutions existent dès à présent. Il suffit de s’en donner la peine… En attendant les effets de solutions qui ne sont pas encore mises en action, il va falloir vivre avec !

Le prochain voyage d’étude proposé par la Maison de l’architecture Centre-Val de Loire présidée par Jacques Boulnois, architecte DPLG, “Paysage et architecture face au changement climatique”, du 8 au 10 novembre prochain, à Marseille et Sainte-Baume, est le parfait exemple des démarches et des recherches de mutations pour nos modes de vie. Les thèmes développés concerneront l’adaptation de nos générations et la protection des générations futures face au changement climatique. « Les deux nécessitent un changement urgent du rapport de l’humanité à son environnement, la Terre, support de son existence. Ce changement de paradigme concerne bien entendu l’architecture et les paysages urbains et suburbains. Lors d’une période caniculaire, cette superfluidité continue de la chaleur peut être assimilée au phénomène de supraconductivité. Pour les paysages et les architectures, cela représente un défi inconnu jusqu’alors. Nous avons nommé ce phénomène concernant nos paysages, villes et architectures : Supra-chaleur ». Un travail sur cette thématique a été effectué depuis plusieurs années.

Plein soleil sur la place du Martroi à Orléans, difficile de trouver de l’ombre.

Le droit à l’ombrage

Comme le « droit à l’accès à l’air » pour les bâtiments, Jacques Boulnois évoque, en premier lieu, un « droit à l’ombrage » pour les futures constructions, pour les piétons. 
« Il faut empêcher cette énergie solaire de toucher directement les humains, et les non-humains puisque les animaux, les arbres en souffrent beaucoup », assure l’architecte.
 Dans ce contexte même les anciennes longères et leurs murs de pierres peuvent devenir des
« fours à basses températures » et posent de nouvelles questions dans un champ d’applications ouvert et très large « même sur la conservation du patrimoine ».
Réduire les surfaces imperméabilisées des centres-villes, transformer une grande partie des surfaces engazonnées en prairies ou en surfaces arbustives, augmenter le nombre d’arbres à hautes tiges, sont autant de solutions qui doivent être envisagées pour les villes de demain. Une redéfinition de l’espace urbain qui doit aussi s’inspirer de ce qui existe en d’autres coins du globe confrontés depuis longtemps à la problématique de possibles fortes températures estivales mais aussi de nettement plus fraîches en hiver. « Notre nouvelle architecture, par définition contemporaine au sens où nous avons une question majeure donc une adaptation de l’architecture, passe par l’appropriation de techniques existantes. On peut, par ailleurs, travailler sur l’existant en bioclimatique en limitant l’apport solaire, modifier les ouvertures, tout en conservant les capacités d’apports hivernaux… »

Pour Jacques Boulnois, il faut agir rapidement si on ne veut pas se retrouver avec des solutions radicales qui pourraient être assimilées à de l’écolo-terrorisme : « Nous n’avons pas de temps à perdre… La plantation d’un arbre n’est efficace qu’après plusieurs années. Au Canada, pour diminuer l’imperméabilisation de certaines places, des citoyens se sont déjà munis de pioches pour enlever le revêtement. » Même si l’on ne peut cautionner la méthode Nord-américaine pour le moins expéditive, force est de constater « qu’il faut aller chercher le problème à la racine ». Peut-être que, finalement, quand personne ne bouge, il est parfois nécessaire d’agir.

Plus d’infos autrement sur Magcentre: Un architecte berruyer novateur: Christian Gimonet à Orléans

Commentaires

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  1. I have a dream la place du martroi transformée en un beau parc ou vieux et enfants se côtoient , ou après lés travail on peut venir mettre les pieds dans l herbe, ou certains trouvent la fraîcheur dont ils ont besoin ou les autres écoutent les oiseaux. Jeanne d arc sera enfin «  comme avant ».
    Le marché saura trouver sa place et sinon dans les rues alentours. Les animations seront évoluer et être en adéquation avec le besoin de vegetalisation que nous avons tous.
    I have a dream que la place De Gaulle retrouve son arbre perdu. Mais un arabe adapté et non malheureux comme celui replanté.
    I have a dream que le marchand de pavé se convertisse en marchand d autre chose

  2. c’est bien d’évoquer les tentatives de solutions curatif, mais quand je vois que des places piétonnes sont aménagés aujourd’hui pour permettre le déplacement des véhicules poids-lourd.
    Il faudra aussi se pencher sur les émissions, les pollutions par les plus riches, les multinationales.

  3. Quand je vois un camion, je compte naïvement les essieux : quelle longueur ? quel poids ? Je frémis.
    Quand je vois des plantes prisonnières d’un pot (même en terre cuite), mon coeur se serre !…
    Quand je vois ces splendides immeubles tout en verre, j’essaie d’imaginer la vie dans ces cages miroitant au soleil, je m’inquiète au sujet de leurs occupants.

  4. L’urbanisme subit les affres de la mode car la place du Martroi n’est pas unique en son genre. Les marchands de cailloux ont fait fortune en vendant des espaces minéraux sans arbres sans rien que d’ardents rayons de soleil déréglé qui viennent comme des flèches volcaniques bruler la pierre qui n’est pas de marbre . Pas d’arbres est ce que ça fait des économies de brigades des feuilles mortes . Sommes nous débiles au point d’oublier que le carbonifère ce sont les végétaux qui en ont fait leurs affaires sur terre au primaire.
    Planter des arbres très bien mais il faut 20 ans pour qu’ils nous rafraîchissent de leur ombre et surtout les entretenir et les arroser dans leurs jeunes années.

  5. Bien entendu, le sujet de l’évolution des moyens de la mobilité est indispensable et transversal.

  6. erreur complète de casting pour la place du Martroi à Orleans;la mairie paye des cabinets d ‘étude et de conseils incapable de la moindre prospective à 15ans;tout n ‘est que béton et petits pavé là ou il faudrait arbres et respect de l a nature;si c est pour refaire les mêmes erreurs sur les futurs mails non merci

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