Le convoi de l’eau est arrivé à Orléans ce jeudi 24 août. Après avoir paradé dans la ville jusqu’à l’Agence de l’eau Loire Bretagne à La Source, les manifestants devaient rejoindre Bou en début de soirée. Mais surprise, certains ont décidé de passer la nuit devant le siège de l’agence en établissant un bivouac sauvage avant l’audience avec la préfète de la région Centre-Val de Loire prévue ce vendredi.
Convoi de l’eau cl MP
Interview de Julien Leguet militant et porte-parole du collectif Bassines non merci :
Magcentre : Pourquoi avoir décidé ce campement ce soir à l’Agence de l’Eau ?
Ça fait deux mois que l’on réclame au Président du Comité de bassin et surtout à la Préfète Régine Engström coordinatrice de l’Agence de l’eau d’être accueillis, pas dans la rue mais là, parce que c’est ici, c’est chez nous, c’est là que les décisions sur l’eau se prennent et c’est intolérable qu’elles se prennent sans nous, qu’elles soient prises par l’Etat et le lobby agricole de la FNSEA. C’est ce que l’on vient dénoncer, c’est un véritable détournement d’argent public financé par nos factures d’eau qui devrait financer la sauvegarde de l’eau et qui finance au contraire une politique d’accaparement de la ressource.
MC. Qu’attendez-vous de plus aujourd’hui après le rendez-vous de décembre dernier ?
Entre temps il y a eu Sainte-Soline, les Français ont pu voir à quel point cette question de l’eau était importante. On vient de vivre une semaine infernale avec une canicule qui va devenir la norme, et on voit encore du maïs planté partout dans ces conditions alors qu’il ne pousse pas quand il fait 35°. On est venu pour participer activement à ce virage agro-écologique condition sine qua non de notre survie sur cette terre.
MC. Vous allez rencontrer la nouvelle préfète, qu’en attendez-vous ?
C’est a priori une femme de conciliation et de discussion, on va le voir demain puisqu’elle a accepté de nous accueillir. En tout cas, nous avons démontré notre capacité à venir ici de manière pacifique. On va voir sa lettre de mission, est-ce les bassines à tout prix, la répression, la violence policière pour faire appliquer des choses inacceptables ou au contraire, la démocratie, le respect de la loi sur l’eau, le respect des habitants qui ne demandent que ça ? On le voit dans les réunions publiques que nous organisons depuis cinq ans qui sont toujours bondées, les gens s’investissent sur l’eau, les gens ont compris que c’est une problématique vitale aujourd’hui.
MC. Vous demandez un moratoire sur tous les projets de construction de
méga-bassines ?
D’abord un gel des financements, mais on est venu dire aussi qu’on résistera jusqu’à la dernière goutte. On est venu dire aussi que s’ils avaient un doute sur notre détermination, aujourd’hui, on a démontré que l’on est tout à fait capable de renouer avec nos modalités d’action passées autour de la pédagogie, autour de l’esprit convivial. Mais quand un chantier commence, qu’ils sachent qu’ils nous trouveront toujours sur leur chemin.
Ils peuvent nous envoyer toutes les bombes qu’ils voudront, nous sommes le peuple de l’eau, on ne laissera pas notre planète crever.
Propos recueillis par Mael Petit
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