Ce roman de la Suédoise Maria Ernestam se lit… comme un roman ! Entre intrigue policière, récit, histoire de relations, et un vent d’exotisme, il nous entraine dans l’univers de deux amies, de la rencontre à la déchirure, sur fond de voyage et de musique.
Roman de Maria Ernestam, Editions Babel. Photo AC Chapuis
L’histoire est librement inspirée de la biographie de Murray Perahia, ce pianiste américain qui, au faîte de sa carrière en 1991, fut victime d’une grave affection au pouce qui le priva de ses capacités. Arrêt brutal du piano et remise en question ont précédé un long chemin vers la reprise des concerts, distillant un recul philosophique face à la vie.
Ce « poète du piano » qui après avoir subi plusieurs opérations et surmonté le handicap, finit par dire que cet épisode dramatique était une bénédiction.
Mais le roman va plus loin. Il n’est pas sans évoquer au départ l’univers d’Elena Ferrante et sa célèbre série sur « L’amie prodigieuse ». Au fil du récit mené par Marieke, on découvre la double vie de Klara, cette tante décédée qui fut très présente dans la vie des deux amies. La recherche d’indices entraine celles-ci dans un long voyage et une quête de sens sur elles-mêmes, dans un « pas de côté vers la guérison des blessures d’enfance et la liberté de vivre parfois comme si personne ne nous regardait ».
James, le pianiste, est un personnage clé dans ce parcours qui fait dire à la narratrice, « j’ai compris que nous sommes tous des accords brisés. Mais dans toute vie, il existe un son fondamental qu’il appartient à chacun de nous de trouver. »
Un joli roman d’été qui, dès la première page, vous accroche et ne vous lâche plus !
Le pianiste blessé
Maria Ernestam
Traduit du suédois par Anne Karila
Editions Babel, juin 2023
411 pages
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