Mal des transports : dormir pour ne pas vomir

Pour des parents, les voyages en voiture, mais aussi avec d’autres moyens de déplacement, peuvent devenir de très déplaisantes corvées quand leurs enfants ne les supportent pas. Précédée de plaintes et suivie de vomissements, cette affection dite « mal des transports » peut considérablement gâcher les parcours vacanciers.

Par Jean-Paul Briand.


La cinétose ou cinépathie, termes savants pour désigner les différents maux des transports (mal de mer ou naupathie, mal de l’air, mal de voiture…), est une affection fréquente liée à des mouvements prolongés ou brusques subis dans différents plans de l’espace. La cinétose est partiellement expliquée par un conflit entre les différentes perceptions sensorielles de positionnement en rapport avec des mouvements inhabituels, réels ou apparents. Le rééquilibrage du regard et du corps dans son environnement n’arrivant pas à s’effectuer en temps réel.

Permettre une adaptation réflexe rapide aux mouvements

L’équilibration appropriée du corps dans l’espace nécessite plusieurs renseignements sensoriels :

  • Des repères visuels fixes (vision centrale de la rétine). 
  • La perception des accélérations et décélérations. C’est l’oreille interne (vestibule) qui en a la charge.
  • La position de la tête dans l’espace (proprioception et vestibule).
  • L’information sur la position du corps sur ses points d’appui (proprioception).

L’intégration et l’analyse de toutes ces informations doivent normalement permettre une adaptation réflexe rapide aux mouvements. Quand cette adaptation ne se fait pas, la symptomatologie du mal des transports, avec tous ses désagréments, se produit.

L’appréhension et l’anxiété contribuent au mal des transports

Durant un trajet automobile, un passager immobile, exposé aux mouvements de l’environnement et du véhicule (virages, freinages), peut éprouver cette cinépathie, accompagnée de troubles digestifs. Des susceptibilités personnelles existent. Il semble qu’une personne sur trois soit sujette au mal des transports. Les enfants y sont fortement sensibles durant la période de mise en place de leur système d’équilibration, de 2 ans à 12 ans. L’appréhension, l’anxiété, un repas trop riche en graisses et en alcool, une mauvaise ventilation, une forte chaleur, des odeurs puissantes (tabac, essence, gasoil, parfum) contribuent au mal des transports. 

Le désaccord entre les informations visuelles et celles du vestibule est un des facteurs reconnus du mal des transports en voiture. Avoir une vision dégagée devant soi diminue la cinétose.

Les conducteurs en sont très rarement atteints car ils peuvent prévoir les déplacements et bénéficier de repères routiers. A contrario, les passagers à l’arrière d’un véhicule ne peuvent pas anticiper les mouvements et ont une visibilité réduite de la route.

Aussi pour un passager à l’arrière d’une voiture, adulte prédisposé ou enfant, un masque obstruant la vision ou dormir durant le trajet empêchent la plupart du temps le mal des transports et permettent habituellement d’éviter toute prise médicamenteuse et ses effets secondaires ou des procédés plus ou moins magiques inefficaces.

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