La Collégiale Saint-Aignan d’Orléans, chef d’œuvre du gothique flamboyant, bien que lieu de culte intermittent, reste le plus souvent fermée. L’association des Amis de la Collégiale Saint-Aignan s’est ainsi créée pour animer ce lieu de patrimoine et accueillir concerts, conférences ou expositions mais aussi pour ouvrir plus souvent ce lieu aux fidèles, aux touristes ou aux migrants de passage dans la ville. Ainsi ce mardi soir la Collégiale accueillait deux spectacles.
Par Gérard Poitou
Ecole de danse Chantraine cl GP
Une histoire mouvementée
La Collégiale Saint-Aignan fut érigée sur un très ancien lieu de dévotion dont on peut encore visiter la crypte sous l’actuel édifice. Saccagée par les Vikings, elle est détruite une première fois en 999 par un incendie avant d’être reconstruite par Robert le Pieux. Elle sera de nouveau détruite durant la guerre de Cent Ans, par les Orléanais eux-mêmes craignant que les Anglais s’en servent comme bastion pour attaquer la ville par l’est. Elle est reconstruite par Louis XI qui séjourna souvent à proximité avant d’être à nouveau à moitié détruite (la nef a disparu) par les Huguenots lors des guerres de religion. Quant à la tour-clocher elle fut, suite à la vente des biens nationaux, démontée en 1791 par “l’architecte” Benoit Lebrun qui sévit également à Saint Benoit sur Loire. Aujourd’hui, l’association s’inquiète de l’état de délabrement de la Collégiale Saint-Aignan.
Joie et gaieté
Ce mardi soir, à l’occasion de la Nuit des Eglises, l’association proposait dans ce lieu magnifique, deux spectacles de qualité autour de la danse et de la musique viennoise. L’école de danse Chantraine assurait la première partie avec huit morceaux musicaux du classique à la variété autour du thème de la joie. L’occasion d’une prestation chorégraphique très maitrisée et dont l’expressivité collective touche le spectateur par le langage le plus épuré : la gestuelle. Le résultat scénique est le fruit d’une pédagogie structurée qui s’adresse à tous publics, même si ce soir le spectacle était exclusivement féminin.
Ensemble Venellissimo cl GP
Place à la gaieté viennoise en deuxième partie avec l’ensemble Venellissimo qui réunit une petite formation de sept instrumentistes d’un orchestre symphonique orléanais. Pour le plaisir et pour le nôtre en l’occurrence, Venellissimo proposait un programme de compositeurs viennois moins connus hormis la mélancolique ouverture avec la Sérénade de Schubert adaptée pour cette formation à cordes. Dès la première marche, comme par magie l’ambiance viennoise est là, et les danses hongroises qui suivent évoquent irrésistiblement les valses si connues. Un petit tour en calèche au rythme du grelot du cheval vient compléter ces images du passé avant de terminer par une marche plus contemporaine mais toujours aussi viennoise.
Un moment de musique enchanteur, à la gaieté communicative que le public sut apprécier.
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