Des grandes pointures ce vendredi. Du trio HDD à Vanessa Wagner puis GoGo Penguin, la musique a résonné dans les rues et dans le Campo Santo enfin retrouvé pour un festival de début d’été. Du jazz, de la musique contemporaine, un mélange. Eclectique, comme annoncé !
Par Bernard Cassat, Photos Marie Line Bonneau
Le trio HDD place de la République Cl Marie Line Bonneau
Place de la République, proposé par Musique et équilibre, un trio de jazz, HDD, au son absolument classique. Tous trois bien connus des Orléanais. Même si le piano à cordes était remplacé par un piano électrique (embrouille avec la Mairie, a déclaré le groupe), cette formation fondamentale a joué un magnifique jazz de standards. On se serait cru dans un club, mais à ciel ouvert. Un club haut de gamme tant la qualité des musiciens montait le niveau. Laurent Desmurs, sur clavier électrique donc, plaçait ses riffs avec aisance, en vieux routier du jazz qui déguste le son. Bertrand Hurault à la batterie, toujours aussi inventif et précis et Stéphane Decolly à la basse, en grande forme, qui s’emparait des mélodies avec gourmandise et faisait péter ces standards d’une très grande énergie. Un trio HDD est né. On souhaite qu’il perdure.
DJs Karl et Stéphane, Campo Santo Cl Marie Line Bonneau
Au Campo Santo en soirée, les 800 spectateurs étaient accueillis par les DJ Karl et Stéphane. Connaisseurs très pointus de la musique actuelle, ils font tourner dans la semaine le plateau audio-visuel de la médiathèque Gambetta.
Vanessa Wagner, Campo Santo cl Marie Line Bonneau
Puis Vanessa Wagner, royale en costume brillant, s’est installée au piano (à queue celui-là) pour un solo de plus d’une heure. Avec des gestes de mains élégants et une très grande concentration, elle a joué du Philip Glass mais pas que. Elle a rassemblé des morceaux cohérents avec Glass, dont certains du sidérant Moondog, le clochard américain génial qui a signé de nombreuses partitions. Et Erik Satie. Des compositeurs différents donc. Intéressant, pour un concert qui sort des murs habituels des salles de musique. Son jeu a captivé l’auditoire malgré les coups de vent qui se mêlaient au piano très amplifié. Moment d’une très grande qualité, suivi avec attention par un auditoire captif qui a goûté son plaisir.
GoGo Penguin, Campo Santo cl Marie Line Bonneau
Puis les Anglais de GoGo Penguin ont continué la soirée avec leur musique marquée, elle aussi, d’influences de grands compositeurs cités par Vanessa Wagner. Mais mélangée à plus de sources, du rock, de la variété pop, du jazz. Trio piano basse batterie, là aussi. Le pianiste Chris Illingworth jouait sur plusieurs claviers, trouvant des sonorités inhabituelles pour développer ses mélodies. Le batteur Jon Scott extrêmement efficace se lance parfois dans des rythmes insensés qui participent à créer le son GoGo. Et le contrebassiste Nick Blacka, cheville ouvrière du groupe, passe avec bonheur des pizzis à l’archet pour varier les sons. Ensemble, ils savent faire monter la sauce d’un jazz-rock mélodieux et très énergique. Leur son bien particulier, très séduisant, a conquis le public que la fraîcheur, peut-être, avait un peu écrémé.
Julien Granel, Campo Santo cl Marie Line Bonneau
Et puis Julien Granel, tout seul sur cette grande scène envahie de lumières colorées et de volutes de fumée, a proposé sa dance toute enregistrée. Sauf sa voix, heureusement. On se demande ce qu’il vient faire dans un festival de piano. Mais il avait ses fans….
Les photos de la journée par Marie Line
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Grand PianO Festival jeudi : un duo orléanais, un duo international