Directrice artistique du Festival de Chambord, pianiste de renommée internationale, Vanessa Wagner ouvre ce vendredi la première grande soirée du Campo Santo où se produiront, à sa suite, Gogo Penguin et Julien Granel. Pour l’ouverture de ce rendez-vous, et en partenariat avec Orléans Concours International, cette artiste interprète un programme autour de l’œuvre du compositeur minimaliste, Philip Glass.
Par Jean-Dominique Burtin
Vanessa Wagner. Cl Caroline Doutre
Avec un charme hypnotique et puissant
Né le 31 janvier 1937 à Baltimore, Philip Glass, compositeur qui a aboli la frontière entre musique populaire et musique savante, est l’un des auteurs fétiches de Vanessa Wagner dont elle a du reste enregistré, pour le label InFiné, dans l’opus « Study of The Invisible », la Sonate n°6. Au Campo Santo, convoquant émotion et pureté, rythme et tension, cette artiste donne les Sonates 7, 8, 9, 10, 11, 12 ainsi que le “Mad Rush” de ce compositeur. A écouter encore, en harmonie spirituelle, des pièces signées Moondog et Erik Satie.
« Tout d’un coup, une vague d’émotion »
« Le langage de Philip Glass, plus que répétitif, est additionnel : bien sûr que ça se répète et qu’il y a une sorte de grande radicalité dans cette répétition incessante, mais c’est comme un tapis qui prépare l’auditeur à un changement qui, brusquement, va nous prendre, balayer une émotion. En additionnant des changements infimes, cela crée comme un kaléidoscope très lent qui d’un coup déforme et vient changer la forme. Il y a quelque chose de très visuel dans la musique de Glass. C’est un voyage qui a ce rapport au temps que je trouve très beau, très étiré, à la fois immobile et frémissant. C’est quelque chose de très étonnant et c’est une musique que j’écoute énormément quand je voyage, c’est juste magique. » Tels sont quelques-uns des mots de Vanessa Wagner prononcés sur France Culture dans Les Chemins de la philosophie, en mars 2022.