Sénatoriales en Loir-et-Cher : ça se bouscule au portillon du Palais !

Avec Catherine Lhéritier (majorité départementale) et Nicolas Orgelet (EELV), on connaît presque le casting des candidat.e.s pour les prochaines Sénatoriales en Loir-et-Cher. Mais bien malin qui se hasarderait à donner le résultat d’une élection où il y a souvent de grosses surprises comme les défaites de Maurice Leroy en 2012 et de Jeanny Lorgeoux en 2017.

Par Jean-Luc Vezon

La gauche républicaine va-t-elle tirer bénéfice de l’impopularité du gouvernement ? Photo Jean-Luc Vezon.

Premier sur la ligne de départ pour succéder à Jacqueline Gourault (Modem) et Jean-Marie Janssens (UDI), Bernard Pillefer (66 ans), maire de Fréteval et 4e vice-président du département en charge des routes, des mobilités, des réseaux et du très haut débit représentera la droite et le centre. Il fera équipe avec la 1ère adjointe LR de La Chapelle-Montmartin, Anne-Laure Chevalier (36 ans). Un temps candidat, son frère Michel Pillefer, élu d’opposition à Blois, a finalement retiré sa candidature « pour ne pas gêner les candidats de la majorité départementale ».

Favorite pour de nombreux observateurs, Catherine Lhéritier (70 ans), maire et conseillère départementale de Veuzain-sur-Loire est en position de force du fait de sa position de présidente de Maires41 l’association des maires de Loir-et-Cher. Bien implantée, soutenue par Philippe Gouet, président du département et le maire de Cannes et président de l’AMF, David Lisnard, elle aura à ses côtés le maire de Vernou-en-Sologne, Nicolas Deguine (49 ans).

« Je souhaite un acte III de la décentralisation, une refonte de la fiscalité locale et des conditions d’exercice des mandats. Au Sénat, je défendrai la capacité d’agir des collectivités locales et l’aménagement du territoire équilibré prenant en compte les atouts de la ruralité », a déclaré la 1re vice-présidente du département le 23 juin dernier à Cour-Cheverny lors de l’officialisation de sa candidature.

Ces deux binômes ont le soutien de LR et de l’UDI. « Symbole d’une majorité départementale unie, porteuse d’un projet pour relancer les territoires, ils ont toutes leurs chances de l’emporter face à aux représentants de la macronie, de la gauche et du RN », espère Malik Benakcha. Le chargé de mission départemental des Républicains veut croire que les 968 grands électeurs feront en sorte que « le Sénat reste un contre-pouvoir, force de propositions, face à un président qui a fracturé le pays ».

Pour le RN, Marine Bardet (36 ans) conseillère régionale du CVL tentera de faire mieux que les 22 voix obtenues en 2017 par Michel Chassier (74 ans) avec qui elle fera équipe. Un vrai challenge pour le parti d’extrême droite peu implanté localement.

Avec son binôme le maire de Mer Vincent Robin (49 ans), Karine Gloanec Maurin, ancienne députée européenne socialiste, présidente de la communauté de communes des Collines du Perche et conseillère régionale portera les espoirs de la gauche qui espère tirer profit du rejet de la réforme des retraites par 80 % des Français.

On connaît désormais l’une des composantes du second ticket à gauche puisque Nicolas Orgelet (EELV), vice-président d’Agglopolys en charge de la transition écologique et énergétique, a annoncé sa candidature le 19 juin. « Les discussions sont en cours pour rassembler comme nous l’avons fait depuis plusieurs élections dans le département. J’ai choisi de laisser ouverte la suppléance afin de rendre cette union possible et d’éviter la dispersion inutile des voix », a déclaré N.Orgelet. Un.e représentant.e du Parti communiste ou de LFI pourrait s’associer à ce jeune écologiste élu soucieux de travailler « sans souci des étiquettes pour construire un idéal d’avenir ancré dans les réalités du terrain ».

Sanction du gouvernement ?

Les élus macronistes et des partis soutenant la majorité se font discrets en Loir-et-Cher. Hormis, Béatrice Arruga, aucun candidat ne se revendique de Renaissance, le parti présidentiel. Même le maire de Mennetou-sur-Cher que l’on aurait pu croire accommodant, Christophe Thorin, rejette l’usage du 49.3 et revendique « son centrisme social, humaniste et ouvert ». Le conseiller départemental, membre du groupe centriste d’opposition (MoDem) au département et président du Pays de la vallée du Cher et du Romorantinais aura pour remplaçante Catherine Baudouin, maire de Josnes.

L’élection du 24 septembre au suffrage indirecte se jouera donc probablement au centre. Élus en 2017, Jacqueline Gourault (MoDem), aujourd’hui membre du Conseil constitutionnel, et Jean-Marie Janssens (UDI) étaient d’ailleurs des centristes pur jus.
Mais le climat politique délétère et la fracture politique se traduiront-ils dans les urnes ? Les nouveaux grands électeurs seront-ils sensibles aux manœuvres politiques des candidats ? Nihul est certus.

Jean-Luc Brault (à gauche), candidat indépendant, espère convaincre une majorité de grands électeurs. Crédit photo Jean-Luc Vezon.

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