Placée sous le signe de l’ouverture et de la pluridisciplinarité, la programmation 2023-2024 de la Halle aux grains a été dévoilée le 15 juin dernier. Cinq temps forts rythmeront la première saison de son directeur Frédéric Maragnani.
Par Jean-Luc Vezon
Le comédien Jérôme Rouger veut rendre la culture obligatoire. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
La présentation de la saison restera clairement dans les annales avec le one-man-show éblouissant de Jérôme Rouger (1), alias Bruno Delaroche, conseiller spécial de la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak.
Au-delà de ce moment d’humour délirant, on retiendra de cette soirée parfaitement orchestrée les 50 spectacles, dont 15 nouvelles créations et 18 issus de productions d’artistes régionaux, d’une saison baptisée Humanités, Histoire(s), créations. De quoi mettre l’eau à la bouche des 21 000 spectateurs du cru post COVID 2022-2023 et de celles et ceux qui répondront présent.
Comme il l’avait annoncé à Magcentre, Frédéric Maragnani a pour ambition « de créer de nouveaux liens sociaux et culturels, dans des espaces de vie propices à des échanges intergénérationnels » hors les murs de la HAG. Ce sera notamment la finalité des douze spectacles de la scène itinérante Enfance Jeunesse La Familia. Ancré dans son époque, il entend aussi amener à réfléchir sur les identités multiples qui composent la société française.
La patte de Maragnani, c’est aussi trois nouveaux temps forts venant s’ajouter à Circ&Plus et Génération Climat. Les Beaux Débuts, trait d’union entre la fin de l’été et la nouvelle saison invite, sur un week-end (les 15, 16 et 17 septembre), à une fête célébrant la création artistique, les rencontres, et un anniversaire : celui de l’attribution du label Scène nationale au bâtiment emblématique de la Halle aux grains (2). Au programme, Blockbuster et Zaï Zaï du collectif mensuel, un set électro de Romane Santarelli, les Divagations Guidées du collectif BIM et un surprenant Bal littéraire.
Le festival Premières fois ! proposera sur une semaine et deux week-ends de découvrir les réalisations d’artistes émergents professionnels et amateurs. Parmi elles, celle du lauréat du Prix Impatience 2023, festival de théâtre, qui sera dévoilée en décembre. Retenez aussi vos 9 et 10 février, avec Il n’y a pas de Ajar, le génial monologue « contre l’identité » de Delphine Horvilleur (autrice et rabbin), Johanna Nizard et Arnaud Aldigé.
Enfin, la Semaine en solo mettra en lumière les seuls-en-scène qu’ils soient comédiens, musiciens, danseurs ou performeurs. Parmi les créations retenues : Album de Lola Molina, poème dramatique punk, musical et incandescent écrit pour l’acteur Laurent Sauvage et Nos corps vivants d’Arthur Perole (Compagnie F).
Tout ce qui travaille à la culture travaille aussi contre la guerre
Parmi les grands moments, on retiendra le spectacle érudit et espiègle sur la mort et ses nuances d’Alex Vizorek (Ad vitam, 22 septembre), le récital de piano de Lucas Debargue, l’un des musiciens les plus demandés au monde (24 sept) ou encore Boule à neige du metteur en scène Mohamed El Khatib (3) et l’historien Patrick Boucheron et Bluff! de la Compagnie 100 Issues qui présentera une gigantesque scène-culbuto sur laquelle évolueront une équipe d’acrobates.
Habitué de Blois (il est le parrain de All That Jazz aux Lobis), André Manoukian sera sur scène le 13 janvier avec un chœur féminin de voix bulgares pour une escapade sensuelle entre Arménie, jazz et Balkans. Enfin, figure emblématique du théâtre hexagonal, Philippe Torreton partagera l’affiche avec Vincent Garanger pour Lazzi, petit chef d’œuvre burlesque évoquant Cinéma Paradisio.
(1) Le comédien reviendra le mardi 2 avril à l’occasion de la Semaine en solo présenter “Plaire, abécédaire de la séduction”.
(2) Il en existe 77 en France.
(3) A ne pas manquer également du même auteur “Mes parents” le 24 mai, dernier spectacle de la saison qui met l’héritage parental en question avec émotion et légèreté.
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Bientôt un nouveau théâtre
Présent pour la présentation de la saison, le maire de Blois Marc Gricourt a annoncé la création d’un nouveau théâtre dans la ville ligérienne. Un équipement indispensable pour l’élu tant la configuration actuelle de la HAG n’est pas optimale pour l’accueil de tous les spectacles.
« Le projet de nouveau théâtre est inscrit dans le Contrat de Plan État-Région (CPER) et bénéficiera du soutien des collectivités. Ce sera le seul projet de ce type en région CVL soutenu par l’Etat », a précisé le maire de Blois en présence de la Directrice régionale des affaires culturelles Christine Diacon.
Le 1er vice-président de la région a également défini les contours du projet qui prendra une double forme : une enceinte, avec des gradins escamotables, dans la halle aux Grains et un nouveau lieu, avenue Maunoury, sur l’ancien site du garage Peigné. Ces deux nouvelles salles de théâtre viendront compléter celle du théâtre Nicolas-Peskine dans le quartier des Provinces. Une bonne nouvelle pour l’attractivité culturelle de la ville.