Cette année, la Scène nationale a proposé au Tricollectif de grouper ses pétards festifs en un immense feu d’artifice, qui bouclera aussi la saison de son hôte. Le 17 juin, les diablotins malicieux nous ont concocté une grande soirée dans une ambiance club, sur la scène de la salle Barrault.
Par Bernard Cassat
Le grand orchestre du Tricot pour Constantine. Photo Aurore Fouchez
Le Tricot, comme disent les intimes devenus nombreux dans la région, a été monté il y a plus de dix ans (2012) par des jeunes, tout jeunes musiciens qui voulaient s’éclater ensemble en jouant de la musique improvisée. Guillaume Aknine, Quentin Biardeau, Théo Ceccaldi, Valentin Ceccaldi, Adrien Chennebault, Hélène Duret, Gabriel Lemaire, Robin Mercier, Roberto Negro, Jean-Pascal Retel et Florian Satche ont donc créé une structure qui facilitait leurs évolutions.
Un nombre considérable de groupes s’y sont côtoyés, certains pérennes et d’autres temporaires, au gré des rapprochements du moment. Mais aucun participant n’a été laissé sur le chemin. Ils ont même réussi des coups de maître en jouant tous ensemble, comme un big band de jazz.
Pochette de l’album Au galop, du groupe Len
Leur énergie, leur enthousiasme et leurs qualités musicales ont attiré plein d’autres musiciens, des petits nouveaux comme des noms déjà confirmés (Samuel Blaser, Leïla Martial, par exemple), et même des vedettes (Emile Parisien, Yaron Herman, Joelle Léandre, Elise Caron, Thomas de Pourquery, Yom), jusqu’à des patriarches du jazz français (Michel Portal). C’est dire si leur rayonnement est intense !
Tous n’ont pas la même réussite dans le monde difficile de cette musique foisonnante mais parfois considérée comme une niche. Mais ils se retrouvent quand même dans ce Tricot bienveillant qui a toujours développé un esprit plus que malicieux. Dénichant l’absurde au moindre détour de phrase et s’en réjouissant, ils adorent les titres poilants et volontiers iconoclastes.
Mais surtout ils jouent. Ils jouent à être des chamanes, à se prendre pour un couple sympathique, à avancer lentement au galop et à faire des cocktails électriques. Et ce sont tous leurs pétillements qu’ils vont rassembler dans cette soirée.
L’affiche de la soirée
Un duo de jeunes filles qui font beaucoup de bruit, Diane Borderieux et Victoria James Geiseler, chantent en tapant sur des toms et en jouant de la basse, et ça Grife !
Découvrir Grife
Adrien Chennebault raconte ses méditations rythmiques et ses transes ancestrales dans un solo de batterie/percussions. Ayant travaillé dans de nombreuses formations, Tricot mais pas que, on peut s’attendre à un étonnant voyage guidé par ce chamane expérimenté.
Le chamane Adrien Chennebault. Photo Tricot
Une formation Tricot qui a déjà fait ses preuves, Lent, met en sons les textes de Robin Mercier. Guillaume Aknine y joue le rôle du guitare-héros, Valentin Ceccaldi et Florian Satche s’efforcent de contrôler l’effervescence créatrice et Matthieu Metzger bidouille ses bidules. On a déjà dit tout le bien que ça fait.
A découvrir ici
Hélène Duret et Quentin Biardeau inventent des chansons nourries de pop, de jazz, d’histoires du quotidien. Avec plein d’instruments, donc plein d’apports sonores, ils tentent de nous faire croire qu’ils sont un couple terriblement sympathique. A voir….
La musique de Couple Sympathique
Trois filles, Delphine Joussein à la flûte, Rafaëlle Rinaudo à la harpe électrique et Blanche Lafuente à la batterie, c’est Nout. Nout imagine ses morceaux comme de véritables scénarios à rebondissements : on se croit dans Alien et on se retrouve dans Indiana Jones; on débute les yeux fermés sur des sièges rouges et on termine en pogo sur le dancefloor.
Découvrir Nout
Fantazio a fait une apparition remarquée sur Constantine. Il reste invité et raconte donc ses poétiques mises en mots, avec Yurie Hu aux claviers et Francesco Pastacaldi à la batterie. Un Peuple fiction nouveau et intéressant.
Kimkimkim Photo Tricot
Kim violon, kim batterie et kim piano se rencontrent sur un quai de gare à Corentin Cariou. Ils s’y collent. Et ça donne Kimkimkim, nouvelle formation avec Roberto Negro, Theo Ceccaldi et Julien Loutelier. De la qualité dans les doigts, de l’impro dans l’instant, un son, des sons, du son.
Et puis quelques cocktails improvisés par Mariachi.
SOIRÉE TRICOT !
Le Tricollectif et la Scène nationale d’Orléans
Samedi 17 juin de 19h30 à 1h30
Plateau Barrault en mode club, entrée par la rue des Bouteilles, tarifs de 5€ à 10€
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