Qui pour remplacer Jean-Pierre Sueur et Jean-Noël Cardoux qui ne se représentent pas en septembre prochain? La bataille opposera la droite (Hugues Saury) à la gauche (Christophe Chaillou) mais sans Renaissance qui n’appellera pas à voter pour la « troisième voie » de Frédéric Néraud.
Jean-Jacques Talpin
Le 24 septembre prochain. Les « grands électeurs » devront choisir nos représentants à la haute assemblée. Loin d’intéresser le grand public, les élections sénatoriales – cette année dans le Loiret, le Loir-et-Cher et l’Indre-et-Loire – mobilisent d’abord les appareils politiques et quelques ambitieux politiques désireux de couler une douce retraite. Mais ce 24 septembre marquera une date dans l’histoire politique du département : ce jour-là en effet Jean-Pierre Sueur – ancien maire d’Orléans, ancien ministre, sénateur le mieux élu du département – se retirera de la vie politique officielle. Une décision mûrement réfléchie et annoncée depuis longtemps même si à 76 ans, il pouvait encore briguer un nouveau mandat. Ses amis disent que « Jean-Pierre Sueur est irremplaçable ! ». C’est pourquoi la gauche départementale – pauvre en personnalités reconnues – a été si longue à désigner un successeur crédible. Ce sera finalement Christophe Chaillou, maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle, conseiller d’Orléans Métropole (dont il fut un éphémère président), conseiller départemental et par ailleurs directeur général du Conseil des Communes et Régions d’Europe. Bref beaucoup d’occupations pour un seul homme même si élu sénateur, il devra abandonner sa mairie (qui serait alors confiée à Véronique Desnoues). Le Parti communiste, qui sera présent sur sa liste, aurait donné son accord. Seule incertitude avec les écologistes et Bruno Cœur maire Vert de Bou qui affichait quelques velléités sénatoriales.
Renaissance absente du scrutin
Certes la gauche aurait préféré que ses couleurs soient portées par François Bonneau le président socialiste de la Région, sollicité à de multiples reprises mais qui manifestement souhaitait rester accroché à sa présidence régionale. Sans le charisme de Jean-Pierre Sueur (que certains aimeraient voir en dernière position de la liste de gauche), Christophe Chaillou devra se faire violence pour mener campagne et exister en dehors de la métropole orléanaise. A priori pourtant un des postes ne devrait pas lui échapper sauf si la droite républicaine enregistrait une poussée notable. Il est vrai que la liste menée par Hugues Saury, sénateur sortant, ne manque pas d’attrait avec Pauline Martin en seconde position (maire de Meung-sur-Loire, présidente des maires du Loiret), Francis Cammal maire de Gien et même Marc Gaudet président UDI du conseil départemental en dernière position pour pousser la liste. Sans surprise, cette liste aura un, voire deux élus, le troisième étant logiquement réservé à la gauche.
Si l’on écarte l’hypothèse d’une victoire de Valentin Manent le candidat RN qui devrait jouer les figurants, reste l’inconnue de Frédéric Néraud, conseiller départemental et président de Tourisme Loiret lui aussi à la tête d’une liste de droite et du centre droit. Nouvel adhérent d’Horizons le parti d’Édouard Philippe (tout comme plusieurs de ses colistiers), il concourt sous la bannière de la majorité présidentielle sans pour autant afficher un macronisme débridé mais avec la volonté de jouer les trouble-fêtes. C’est d’ailleurs pourquoi les adhérents de Renaissance Loiret (LREM) ne le soutiendront pas, pas plus qu’aucun autre candidat, préférant se mobiliser sur les futures européennes de 2024.
Attelage Grouard-Rist en 2026 ?
« Nous ne donnons aucune consigne de vote, explique Nicolas Bertrand, référent départemental de LREM, nos électeurs choisiront en leur âme et conscience ! ». Un temps, Renaissance avait envisagé de présenter sa propre liste conduite par Philippe Nolland, maire de Pithiviers. Mais ce dernier a finalement choisi de rester concentré sur sa mairie. « Et nous ne voulions pas ajouter à la division », ajoute Nicolas Bertrand…
Il est vrai que la confusion règne quelque peu dans le camp présidentiel. Mercredi dernier, le patron du parti Horizons Édouard Philippe de passage à Orléans a réuni quelques amis (dont Frédéric Néraud) pour un déjeuner où était également présent Serge Grouard. Personne aujourd’hui ne revendique l’invitation du maire d’Orléans dont la présence non souhaitée par beaucoup a déstabilisé le repas au point que Serge Grouard a dû écourter sa présence. Toujours en mal d’existence politique Serge Grouard chercherait à se rapprocher de la majorité présidentielle (il souhaite notamment que la droite signe un contrat de gouvernement avec Emmanuel Macron), pourquoi pas pour décrocher un strapontin ministériel, hochet dont il rêve depuis plus de 20 ans.
Et cerise sur le gâteau, certains verraient même Serge Grouard retenter l’aventure municipale en 2026 en duo avec la députée Renaissance Stéphanie Rist. La députée qui s’est affirmée dans le domaine de la santé se verrait bien elle aussi dans le siège de maire… à moins qu’une aventure ministérielle s’ouvre devant elle…
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