Après un mois sans manifestation, la mobilisation contre la réforme des retraites était de retour dans la rue. Avec des cortèges amoindris et malgré la détermination affichée des derniers irréductibles des manifs, plus rien ne semble faire obstacle à la victoire d’Emmanuel Macron sur le passage de sa réforme.
Les correspondants en région
« Le match est en train de se terminer », avançait ce mardi matin le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. Difficile de ne pas abonder en ce sens si on s’en réfère aux chiffres de la mobilisation de cette 14e journée de contestation. Les manifestations contre la réforme des retraites faisaient leur grand retour un mois après le dernier grand rendez-vous du 1er mai. La stratégie avait fait grincer quelques dents chez certains mais la préservation de l’intersyndicale prévalait sur le reste. Alors drapeaux, slogans et chasubles ont été ressortis pour sûrement une des dernières journées de mobilisation. « Aujourd’hui c‘est loin d’être un baroud d’honneur », tempère cependant la CGT à Orléans. « On ne sait jamais comment peut rebondir un mouvement social », appuie-t-elle à Châteauroux. Pourtant il est loin le raz-de-marée hivernal et ses images impressionnantes, loin aussi le succès de la journée internationale des travailleurs qui avait enregistré des chiffres record en région Centre-Val de Loire. Les syndicats espéraient un sursaut de mobilisation contre la réforme pour réaffirmer la légitimité des revendications mais sans surprise, partout les effectifs ont dégraissé.
Le chant du cygne castelroussin ?
Alors il y avait bien les historiques, les militants les plus fidèles, les assidus du pavé qui n’ont raté aucun rendez-vous depuis le début du mouvement. Ceux-là n’auront jamais quitté le cortège, placés non loin des enceintes des syndicats. « Vous êtes beaux, c’est grâce à vous qu’on va gagner. 64 ans c‘est toujours non Macron ! » Le speaker de la CGT à Châteauroux est un adepte de la méthode Coué pour haranguer les 750 manifestants qui suivent le camion podium sur le petit circuit de manifestation.
Si les cortèges ont perdu en nombre, ils ont aussi diminué le volume sonore. Une dizaine de percussionnistes seulement ont bravé la chaleur en frappant en cadence sur poêles et casseroles. A peine plus à Orléans malgré les 2 200 mobilisés… Passé de mode, le phénomène des casserolades semble lui aussi évanescent. On s’en remet finalement aux slogans, aux cris de ralliement à l’arrière des camions. Puis certains groupes en profitent pour y ajouter des revendications catégorielles. Les assistantes maternelles qui réclament des ouvertures de postes supplémentaires dans le défilé castelroussin, une hausse des salaires pour les salariés de la laiterie LSDH dans le Loiret, des enseignants inquiets de la nouvelle réforme du lycée professionnelle un peu partout en région… Même la proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger l’âge légal de départ à la retraite ne fait plus autant causer dans les rangs. Et pour cause puisqu’elle a été vidée de sa substance.
Le Cher fait de la résistance
Not dead yet, c’était le titre de la dernière tournée de Phil Collins. Dans le Cher c‘est
peut-être une autre version de ce “pas encore mort” qui prévaut pour la mobilisation contre la réforme des retraites. Certes, le niveau de participation est inférieur à celui des précédentes manifestations. Cependant les Chériens ne comptent pas lâcher le morceau aussi facilement. Plus de 1 000 manifestants à Bourges, à peine moins à Vierzon sans compter les centaines de personnes à Saint-Amand et Saint-Florent ou les quelques dizaines à La Guerche. La tendance est à la baisse mais « on pouvait s’attendre à moins », souffle-t-on au cœur d’un défilé où les slogans n’ont pas changé d’un iota et réclame
« le retrait de la réforme ».
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