Comment prévenir ou sortir de la pauvreté ? C’est la problématique que doit résoudre le futur plan des solidarités porté en région Centre par Véronique Carré, toute fraîchement nommée commissaire à la lutte contre la pauvreté. L’occasion pour elle de communiquer la stratégie et la feuille de route établies par le gouvernement.
Par Mael Petit
Le poste était vacant depuis l’automne dernier. Six mois de recherches intensives pour finalement annoncer l’arrivée de Véronique Carré, débarquée de la direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations dans l’Allier. Cela valait bien une petite présentation pour la nouvelle commissaire à la lutte contre la Pauvreté en région Centre-Val de Loire, qui a pris ses nouvelles fonctions mi-avril. Auprès de la préfète Régine Engström, la successeur de Jean-Yves Douchez aura pour mission la mise en place au niveau régional du Pacte des solidarités, nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté qui sera déployée dès 2024.
Une politique d’investissement social qui s’articule autour de plusieurs axes : la prévention et la reproduction de la précarité, la sortie de la pauvreté par l’accès à l’emploi en lien avec France Travail, l’accès aux droits, le logement, l’alimentation, la précarité énergétique et la transition solidaire écologique… Pour atteindre son objectif, Véronique Carré compte sur la mobilisation des acteurs au plus proche des territoires (associations, collectivités…) qui peuvent d’ores et déjà, dans le cadre d’un appel à projets qui court jusqu’au 9 juillet, présenter leurs actions qui serviront à affiner les ébauches des futurs pactes départementaux des solidarités prévus fin 2023. Côté budget, une enveloppe de 4,5 millions d’euros chaque année est allouée pour soutenir les prochaines actions proposées sur l’ensemble de la région.
Le Cher et l’Indre particulièrement touchés par la précarité
C’est peu dire que la situation s’est dégradée sur les territoires de la région ces dernières années. Véronique Carré arrive après une période minée par des crises, à commencer par le Covid qui a impacté bon nombre de ménages qui, pour certains, avaient déjà un niveau de vie assez faible. Ajouté à ça la hausse des prix avec un contexte d’inflation puis la crise énergétique en 2022, nul doute que les dernières données enregistrées sur la pauvreté – qui datent de 2020 – ne reflètent plus la situation actuelle. Ainsi, si l’on sait qu’un habitant sur huit en région Centre-Val de Loire vivaient sous le seuil de pauvreté il y a 3 ans, cela pourrait être encore plus aujourd’hui. D’autres pourront toujours relativiser ces chiffres en arguant que la pauvreté en région reste en dessous de la moyenne nationale…
Les épicentres de pauvreté se situent particulièrement dans les centres urbains des grandes agglomérations mais également dans les territoires ruraux du sud de la région (14% des ménages pauvres sont dans le Cher et 14% dans l’Indre). Le Covid, l’inflation et la crise énergétique n’ont donc épargné personne tout en exposant les plus fragiles. « Avec ces crises on déplore même l’émergence de nouveaux publics particulièrement exposés à la pauvreté. C’est le cas des étudiants ou des familles monoparentales, mais aussi des retraités qui requièrent une attention particulière. Puis il ne faut pas oublier les travailleurs à temps partiel, tient à souligner Véronique Carré. La pauvreté continue malgré la baisse du chômage ». Et c’est peut-être ici la seule éclaircie sur le tableau dépeint par Véronique Carré. La région Centre-Val de Loire présente un taux de chômage de 6,7% au 4e trimestre 2022, bien que les chiffres restent très contrastés selon les départements et les territoires qui composent la région. Autre motif de satisfaction, la diminution du nombre de bénéficiaires du RSA revenu légèrement en dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire en décembre 2022.
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