Gilles Ostrowsky est un acteur-clown, atteint d’une ataxie, maladie neurodégénérative. Sur le plateau, il en joue, s’en moque, ironise dans un spectacle flamboyant, plein d’humour, où la danse, les chansons, les pitreries alternent avec le discours médical.
Par Bernard Thinat
Photo Alain Monot
Voyage en ataxie
Sur la scène, quantité de matelas, sûrement censés représenter l’équilibre instable dont souffre l’acteur, et ses problèmes d’élocution, consécutifs à ce syndrome cérébelleux (nom scientifique) ou MSA, soit atrophie multi-systématisée, qu’on a fini par lui diagnostiquer.
Sauf que l’acteur-clown ne joue plus, il se tient derrière un ordinateur et assiste impuissant, quoiqu’en ajoutant du rire à foison, aux pitreries des deux comédiens, Thomas Blanchard, censé être le personnage de Gilles, et Grégoire Oestermann (acteur monumental formé notamment par Marcel Bluwal et Antoine Vitez), Gilles Ostrowsky, enfin Thomas Blanchard, nous énumère les différentes personnes qu’il a consultées : d’abord le médecin traitant, puis le neurochirurgien, en passant par la psychiatre, le guérisseur le marabout, et autres charlatans. Mais toujours avec un humour dévastateur, aidé en cela par son compagnon de scène. C’est très fort.
Photo Alain Monot
Question charlatanerie, on pense forcément à tous ceux et celles qui ont proposé leurs remèdes miracles, contre le Covid. Un instant, on voit Charlot sur scène, puis les deux interprètent « Gabrielle » affublés de masques de Johnny Hallyday, les matelas virevoltent. Le désordre sur le plateau incarne celui des neurones de Gilles, que l’on nous projettera sur écran, Du grand art.
La mise en scène est assurée par la comédienne Sophie Cusset, partenaire historique de Gilles Ostrowsky, pour un spectacle programmé à trois reprises au CDN d’Orléans, dans la salle Vitez, toujours remplie de jeunes et de moins jeunes. Au CDN, on croise toutes les générations. Longs applaudissements au final.
Prochainement au CDN d’Orléans
TERRA BAIXA
Reconstitution d’un crime
Théâtre National de Catalogne
Durée : 2 heures 15
6 juin à 20 heures 30.
7 juin à 19 heures 30
Spectacle en catalan surtitré en français
Salle Touchard
Terra baixa du dramaturge et poète Àngel Guimerà est un classique du répertoire théâtral catalan, tragédie romantique et drame social de la fin XIXe siècle, confrontation de deux classes sociales antagonistes, comme un prélude à la guerre civile espagnole et à la Seconde Guerre mondiale en Europe. Une époque où la bourgeoisie s’alarme de l’émergence d’un mouvement ouvrier, socialiste et anarchiste qui se manifeste par des révoltes, des actions terroristes et violentes, faisant du Barcelone d’alors, « the city of bombs ».
Plus d’infos autrement sur Magcentre: Cours d’éducation sexuelle au CDN d’Orléans