Samedi, la jeune pianiste venue d’Angleterre, Ruoan Zhu, s’est livrée sur son clavier à de “Petits ricochets”, titre d’une œuvre de Michel Runtz. Ainsi, tout au long de l’avant-dernière journée se sont succédé sur scène huit nouveaux candidats lancés dans un étourdissant ballet d’interprétations.
Par Jean-Dominique Burtin
Ruohan Zhu. Photo JDB
« Brillants sur scène et porteurs d’émotions »
En cette fin de compétition, le jury présidé par Dana Ciocarlie exprime son admiration pour un « concours d’un niveau hors du commun » et invite jeunes musiciens parents et professeurs à venir échanger avec lui. Toutes les récompenses, pour les trois niveaux proposés (Débutants, Intermédiaires, Avancés), seront aujourd’hui décernées à l’issue du concert florilège donné par les jeunes interprètes. A son tour, Isabella Vasilotta, directrice artistique, fait d’ores et déjà montre, ce samedi, de son estime et sa reconnaissance.
« Avoir joué c’est déjà avoir gagné », déclare-t-elle à l’adresse des jeunes interprètes, acteurs de cette fête dédiée à la musique pour piano de 1900 à nos jours. « Merci à vous, brillants sur scène et porteurs de grandes émotions », poursuit-elle, en substance.
Engagement de chacun et volutes de jazz
Ce samedi, lors de cette ultime journée de compétition mais aussi de rencontres et d’échanges, voici, entre autres, l’éloquente fluidité de l’interprétation du “Tombeau de Couperin“, de Maurice Ravel par Can-Matteo Giansily. Le souffle de jeu de cet interprète attise la braise du clavier mais ce pianiste franco-turc sait aussi charmer, avec une précaution tendue, en roulant avec science, subtilement, du côté du jazz. Bref, une nouvelle fois, pour les aficionados d’Orléans Concours International, force est de se dire que l’on se trouve bel et bien ici juste à dix doigts du talent confirmé des lauréats du Grand concours ouvert au plus de 18 ans.
Et puis voici Yvan Marquant offrant du Nino Rota ainsi que des climats subtils conjuguant lueur et gravité. Sa “Danse roumaine“, d’André Jolivet, compositeur à l’honneur lors de cette nouvelle édition, ne pourra que ravir.
Remarquable en diable est encore “The Cat and The Mouse“, pièce d’Aaron Copland donnée avec une malicieuse énergie par Irintsoa Rakotondratsima. Eblouissante d’assurance et de profondeur s’affirme, en cette toute fin de journée, l’interprétation, par Paul Wang, d’un inoubliable “Hommage à Bach“, d’Henri Dutilleux. Prenante est encore son offrande du volet “Dans les plis d’une phrase rêvée sans fin“, pièce du triptyque “Dans la prose du monde“, de Gérard Pesson.
Message d’universalité avec Gérard Pesson
Cette œuvre est d’une magnifique intensité, fruit d’un regard porté sur notre monde, cadencé, si renversant de lumière et de drame. Présent à Orléans depuis ce samedi matin, Gérard Pesson peut ainsi écouter pour la première fois sa commande du concours se montre « admiratif et touché » par l’interprétation des candidats. Ce dimanche, en fin de matinée, il rencontrera l’ensemble des jeunes musiciens lors du filage du concert, bouquet final du dixième anniversaire de l’événement musical. Gérard Pesson : « La prose du monde, c’est aussi le réel sur lequel il faut veiller avec soin, partager, car la puissance de l’art, c’est la réalité sans cesse réinventée. »
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