Sécheresse : branle-bas de combat pour le bassin Loire Bretagne

Après un été 2022 caniculaire et un hiver marqué par un mois de février record particulièrement sec, les niveaux tant des nappes phréatiques que des cours d’eau du bassin sont au plus bas à la veille de l’été… Les services de l’état ont donc réuni une conférence de presse ce jeudi non pas pour une incantation à la pluie, mais pour expliquer le dispositif mis en place face à cette crise annoncée.

Par Gérard Poitou

Le barrage de Villerest (Loire)

La situation sur le bassin de la Loire qui nous intéresse plus particulièrement, ressemble à un problème d’arithmétique : combien de temps peut-on maintenir un niveau d’étiage du fleuve avec un débit de référence minimal de 60 m³/seconde à Gien compte tenu des réserves connues des deux barrages en amont : Villerest et Naussac, l’un est plein l’autre à moitié vide… En dessous de ce débit, les conséquences sont multiples sur le plan économique avec les captages des quatre centrales nucléaires, des industries et de l’agriculture, sans compter le ravitaillement en eau potable qui concerne peu ou prou plus de deux millions d’habitants desservis. 

Un dispositif de gestion de l’étiage du fleuve

Le dispositif vise donc d’abord la gestion du soutien d’étiage de l’Allier et de la Loire avec les barrages de Villerest et Naussac dans le cadre d’une gestion concertée au sein du Comité de Gestion des Réservoirs de Naussac et Villerest et des Etiages Sévères (CGRNVES). Compte tenu des implications multiples de la gestion de l’eau, il est composé :
des services de l’État (DREAL, DRAAF, DREETS, chefs de services chargés de la
police des eaux compétents pour les réservoirs de Naussac et Villerest, 8 préfets de
région concernés) ;
des établissements publics de l’État (Office Français de la Biodiversité, Agence de l’eau Loire-Bretagne, Agence régionale de santé) ;
de l’Autorité de sûreté nucléaire ;
de l’Établissement public Loire (EPL), gestionnaire des réservoirs de Villerest et
Naussac ;
de représentant des collectivités, des associations de protection de la nature, et des
usagers économiques (agriculture, industrie) désignés par le comité de bassin Loire-
Bretagne. Ce comité se réunit tous les quinze jours pour fixer les objectifs de soutien d’étiage (OSE) et détermine le débit à assurer pour la Loire. Au fil des mois à venir, ce comité visera donc à anticiper l’évolution du niveau d’étiage pour prévenir une situation de crise majeure.

Sobriété avant tout

L’aléa météorologique va conditionner fortement l’évolution de la situation des aquifères du bassin de la Loire et les préfets sont appelés dès à présent à prendre les mesures de vigilance et de restrictions des usages en fonction de cette évolution de la pluviométrie. Tout un chacun est appelé sans délai à limiter tant que faire se peut sa consommation. La sobriété de l’usage de l’eau rejoint la sobriété énergétique proclamée cet hiver, la situation alarmante de la ressource en eau justifiant une prise de conscience collective sur la nécessité de modérer sa consommation.

Reste une inconnue, le Festival de Loire d’Orléans pourra-t-il se tenir si la Loire se réduit à une mare à canards ?

Plus d’infos autrement sur Magcentre : État d’urgence pour l’eau en région Centre Val de Loire

Commentaires

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  1. L’essentiel restant que l’on puisse continuer à être rafraîchi par ces très jolis dispositifs d’irrigation qui rythment les paysages de nos campagnes , lorsque nous peinons à vélo sur le goudron surchauffé. Pour cela il est indispensable de sanctuariser 80/100 de l’eau consommable en été au profit de nos agrimanageurs , quitte bien sûr à simuler une sévérité modérée à leur encontre afin de faire taire le bobo écolo des villes , ce buveur d’eaue !

  2. Tel qu’il est devenu, avec des bateaux transportés par camion et des quais animés façon Fête à Neuneu, le Festival est obsolète. Par rapport au changement climatique et à la diminution de la ressource en eau, ce serait un chantier de réflexion interessant que d’en diminuer la voilure . La Loire est un être vivant soumis aux aléas d’un monde qui change. C’est ce message que le Festival de Loire pourrait porter.

  3. Le scénario rencontré s’étant déjà déroulé ailleurs et se déroulant ailleurs actuellement, pour exactement les mêmes motifs, avec la même cause racine.

    Quand bien même nous parvenions cette année, à rationner l’eau disponible pour maintenir l’activité et besoin de tous, au mieux du mieux, sachant que la cause de cette situation n’est pas du tout traitée (dérèglement climatique), comment envisageons-nous l’année prochaine, dans cinq ans, dans dix ans, … deux décennies ?

    Les scientifiques nous informent d’une tendance qui se confirme chaque année. Ce type de situation étant même propice à se renforcer, compte tenu de la tendance.
    Quelles mesures de fond prenons-nous réellement, pour s’attaquer aux causes racines ?

    Nous connaissons la réponse actuelle : Aucune à la mesure des enjeux et de très loin.

    Le pire ? Nous continuons majoritairement à vivre, presque comme avant, comme si de rien n’était, alors même que nous savons.

    Qu’est-ce que ce comportement de “faire comme si de rien n’était” dit de nous ?

    Et surtout, quelles vont être ses conséquences de nous murer à ignorer ce qui se passe, si l’on envisage juste de se projeter une décennie plus tard, au rythme où vont les choses ?

    Nous tenons là, un élément expliquant pourquoi les nouvelles générations vont effectivement renverser la table. Des premiers signaux existent en ce sens. Vous n’aurez pas manqué de l’observer, si vous êtes attentifs à un certain nombre de faits divers inhabituels auparavant et de plus en plus fréquent maintenant.

    A force de faire “comme si de rien n’était”, voilà l’inexorable que nous allons provoquer. Les nouvelles générations ne vont pas rester passives, à force de voir s’approcher le mur bien réel.

    Il sera trop tard pour crier au loup. Il est déjà trop tard d’ailleurs.

    Voilà ce que nous allons susciter par notre absence de réaction, d’une situation clairement dramatique, que les générations actives et avancées refusent de voir.

    Fort de ce constat qui n’est un secret pour aucun politique normalement informé, quelles actions réelles sont engagées par ce même pouvoir politique ?

    C’est la réponse actuelle qui est gênante, pour tout dire. Chutt …

  4. A une époque les champs fessait entre 5000 mètres a un hectare entourée de talus ,haies delà fesait une grande réserve de plus personne ne possède de piscine, ont est devenu complètement fou et on refuse de revenir en arrière tout simplement pour le maudit fric

  5. Si on n’avait pas cesser de construire des barrages depuis 50 ans, nous aurions aujourd’hui de l’eau pour tout le monde, la nature et nos usages, étant donné que nous n’utilisons que 17% de nos 200 milliards de m3 d’eau utilisables. La sobriété est indispensable, mais elle n’est pas durable face à l’augmentation de la population, la reimplantation de l’industrie, et les besoins en irrigation. Quels que soient la méthode de culture, une plante à besoin d’eau pour pousser. La désinformation actuelle sur l’eau nous conduit tout droit à la perte de notre indépendance et à la ruine.

  6. Répéter en 2023 les mêmes inepties triomphantes au siècle dernier ne peut réconforter que les gogos qui croient encore que le béton fait pleuvoir et qui confondent l’organisme complexe d’un fleuve avec de la plomberie.
    L’histoire a fait pièce de ces illusions mortifères pour la nature et les humains en démontant le programme neomussolinien de monsieur Royer et de ses alliés communistes consistant à réduire le dernier fleuve vivant d’Europe à une succession d’écoulements d’eaux sales , de barrages en barrages.

  7. Le refroidissement des centrales nucléaires n’est pas qu’un sujet économique car la rareté de la quantité d’eau sera un problème de sûreté nucléaire puisque ce refroidissement est indispensable, deux tiers de la puissance produite étant perdue en chaleur ; cela pose aussi un problème de santé de la Loire car moins il y a d’eau, plus les polluants multiples rejetés par l’industrie nucléaire peuvent réellement aggraver l’état préoccupant de notre fleuve. Quand allons nous nous réveiller pour dire non à la relance du nucléaire si peu compatible avec le dérèglement climatique ?

  8. Juste pour sérialiser, de façon caricaturale et très résumée les différents sujets les uns aux autres.

    La consommation d’énergie fossile sans réelle limite raisonnable a conduit au rejet massif de gaz à effet de serre.

    Ces mêmes gaz à effet de serre conduisent au réchauffement climatique.

    Le réchauffement climatique induit une augmentation des températures moyennes, avec des écarts significatifs suivant les régions et les périodes, en modifiant ainsi les quantités d’eau évaporées, en augmentant ainsi le régime et quantités de précipitations.

    L’augmentation des températures favorise la fonte des neiges et des glaces, avec cette rétroaction positive de participer à la diminution des surfaces blanches, diminuant ainsi le mécanisme de réflexion solaire, donc favorisant l’absorption de chaleur additionnelle, qui renforce la température (boucle rétroaction +).

    A terme ? avec le mécanisme de diminution des glaciers lié à l’augmentation de température, moins de glace disponible l’été qui fondra en moindre quantité et alimentera en plus faible quantité les cours d’eau pendant l’été, diminuant ainsi les quantités d’eau disponibles rivières et fleuves.

    Tableau très caricatural, très résumé et incomplet, sans en faire toute une tartine.
    Cependant, on comprend que tout est couplé, absolument tout. Tout est en adhérence avec tout. C’est pour cela que le sujet est complexe, entre autre.

    Ne pas agir sur la cause racine initiale se résume à ne pas agir moyen / long terme, donc à ne quasiment rien faire d’utile et nécessaire pour préserver les populations.

    Voilà pourquoi il faut voter pour des personnes compétentes (il y a un sacré travail à faire avec le vivier actuel), convaincues, non au service d’autres intérêts que l’intérêt général pour le plus grand nombre, pouvant agir dans le bon sens.

    C’est juste une question de bon sens commun que nous devrions avoir, si l’intérêt général et l’avenir des nouvelles génération était notre priorité.

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