Dans le cadre de la semaine olympique et paralympique du 3 au 8 avril 2023 sur le thème de l’inclusion, le Loiret a multiplié les actions de sensibilisation : séminaire Sport et Handicap, débats avec tous les acteurs de terrain, initiation aux handisports… La département a dévoilé ses pistes pour développer la pratique du sport adapté sur son territoire, en effet, seules 1% des personnes reconnues en situation de handicap sont aujourd’hui licenciées dans le Loiret.
« Il est nécessaire de changer le regard sur le handicap, qu’il s’agisse des pratiquants valides ou des responsables de clubs, de continuer à sensibiliser pour que les gens finissent par se dire : oui, moi aussi je peux arriver à faire du sport ! », pointe Christian Braux, vice-président du Département en charge du Handicap, de l’Inclusion et du Sport. « D’autant plus que l’activité sportive est très bénéfique ». Elle préserve en effet le tonus musculaire, développe des capacités qui compensent le handicap : puissance, habileté, endurance, ouïe et sens du toucher… Pour les personnes ayant un handicap mental, cognitif ou psychique, elle permet d’évacuer un trop plein d’énergie, d’acquérir une meilleure coordination motrice, ou de lutter contre l’isolement.
Le changement des mentalités s’accompagne d’investissements notamment en matière d’accessibilité des bâtiments, de formation des éducateurs, d’achat d’équipements spécifiques… « Le Département compte déployer en ce sens une enveloppe de 50 000 € » et s’engage à une aide financière à la licence de 10,40 € pour chaque licencié handisport, pour donner « une impulsion aux clubs qui accueillent des personnes en situation de handicap dans leurs structures ». L’appel à projets Santé Innovations Loiret qui soutient chaque année les initiatives novatrices en faveur de l’accès aux soins, s’ouvre aux projets sport-santé des établissements médico-sociaux.
Des engagements dont les impacts ne seront visibles qu’à moyen terme. Christian Braux en a conscience. Convaincu d’emprunter le bon chemin, le vice-président demande du temps. « La politique d’inclusion est au cœur du projet de mandat du Département, à travers son schéma de cohésion sociale voté pour 5 ans. Un premier bilan des actions engagées sera fait au moment des JO 2024. D’ici là, on va utiliser cette période pré olympique pour élaborer un plan d’actions, en concertation avec les différents partenaires et acteurs de terrain ».
Un premier état des lieux
Déjà, à la fin du mois de mars, le Département organisait un séminaire au château de Chamerolles sur le thème Sport et Handicap. Un moment d’échanges auquel ont participé de nombreuses structures et clubs sportifs, du secteur médico-social, et des acteurs du sport adapté, tels que le Comité Handisport Loiret et la référente paralympique Centre-Val de Loire.
Comment s’ouvrir au handicap pour les clubs ? Quels sont les obstacles ? Comment rendre accessibles ses infrastructures ? Quelle formation des éducateurs ? Toutes les questions soulevées par la pratique handisport ont été abordées lors de cette matinée animée par Julien Vedani sportif Loirétain atteint de la sclérose en plaques, connu pour avoir tenté l’ascension du Kilimandjaro.
Christian Braux (à droite) et Julien Vedani lors du séminaire à Chamerolles. Photo DR
« C’était un moment précieux pour balayer les sujets principaux et fixer le point de départ d’une réflexion pour entamer des changements, se réjouit Julien Vedani. Le Département a un rôle majeur et il a compris qu’il fallait s’engager à ouvrir les portes du sport aux personnes non-valides. Il y a une vraie écoute. On sent une volonté de faire bouger les choses ».
Cette matinée était suivie d’une initiation aux parasports à travers de nombreux ateliers (Volley assis, Aviron, Basket Fauteuil, Athlétisme, Tennis de table…) ouverts à tous les participants, qu’ils soient valides, non-valides, licenciés ou non.
Christian Braux dresse le bilan de cette journée : « Notre souhait, c’est que chaque personne trouve un club où il pourra faire du sport en fonction de ses sensibilités et ses envies. Ces premiers moments d’échanges nous ont permis de faire un état des lieux, de pointer les obstacles et d’identifier des pistes de travail. »