Malgré quelques éclipses et un chef en fragilité, l’Orchestre Symphonique d’Orléans a donné un très beau concert au théâtre d’Orléans ce samedi 1er avril.
Par Anne-Cécile Chapuis
l’OSO en concert le samedi 1er Avril 2023. Photo AC Chapuis
L’on a cru à un poisson d’avril lorsque Benoît Barberon, administrateur de l’OSO, est venu annoncer que le programme de la soirée était modifié. Seul le deuxième mouvement du concerto pour piano serait donné avant les deux symphonies. Hélas, l’info était bien réelle. Marius Stieghorst, le chef d’orchestre impétueux et talentueux, a peut-être abusé de ses forces et rencontrait quelques soucis de santé.
Ceci ne l’a pas empêché de conduire les deux grandes symphonies de Mozart, sans partition, avec une grande précision et beaucoup de musicalité.
Mozart était là
Démarrer le concert par l’andante du concerto de piano n°21, air splendide et mondialement connu, a eu un effet saisissant sur les spectateurs de la salle Jean-Louis Barrault parfaitement adaptée à cette musique subtile. Tout en finesse, les cordes donnent la réplique au concertiste qui n’est autre que Marius Stieghorst qui change de rôle et ainsi s’immisce au milieu de l’orchestre. C’est pour lui « une autre façon d’écrire le son » ainsi qu’il l’explique lors de la présentation préalable du concert qu’il a donnée à l’office du tourisme le 25 mars.
Deux symphonies composées en quelques semaines
L’année 1788 fut très prolixe pour Mozart qui pourtant traverse une période sombre. Sa popularité décroît, la guerre sévit en Autriche, et il perd une petite fille de 6 mois. Peut-être la musique lui offre-t-elle une échappatoire voire un réconfort, comme en témoignent ses trois dernières symphonies écrites dans l’année, somptueuses et toujours très imaginatives. Mozart sait sortir des cadres habituels et les révolutionner tout en gardant la ligne directrice des règles harmoniques.
Benoît Barberon (àG) et Marius Stieghorst présentent le concert lors d’une causerie à l’Office du tourisme le samedi 25 mars 2023 devant un parterre fourni. Photo Philippe Barbier
La symphonie n°40, très connue puisqu’elle a illustré plusieurs films comme Le Silence des agneaux ou Out of Africa, est ici interprétée avec engagement par les musiciens de l’OSO. Si leur chef n’est pas aussi frénétique qu’à son habitude, ils compensent par beaucoup d’écoute et d’engagement sous la houlette de Sharon Roffman, premier violon. Belles répliques des bois également dans la version avec clarinette, instrument apparu tardivement dans les formations symphoniques.
Après l’entracte, c’est la symphonie n°41 « Jupiter » qui retentit. Une symphonie qui porte bien son nom, majestueuse et grandiose, qui évoque le patriotisme. Côté films, on l’entend dans The Truman Show ou Le Discours d’un roi. Les contrastes sont présents, notamment avec le deuxième mouvement « andante cantabile » où les guirlandes de cordes dialoguent avec les vents dans une atmosphère de sérénité.
Le concert se termine sur un tempo frénétique où chaque musicien donne le meilleur de lui-même, pour son chef que chacun a à cœur de soutenir, pour le spectateur qui ne boude pas son plaisir, et pour le grand Mozart, tout simplement.
Nous avons des nouvelles rassurantes sur l’état de santé de Marius Stieghorst, reparti en Allemagne où l’attendent de nombreux projets, et à qui nous présentons tous nos vœux de prompt rétablissement.
Pour en savoir plus :
https://www.orchestre-orleans.com/
Plus d’infos autrement sur Magcentre: Ils dynamisent la musique à Orléans # 1 : Éric Valette