Le Conseil départemental a décidé d’apporter de substantielles subventions aux grands projets orléanais : extension-rénovation du Conservatoire et aménagement du Campus Madeleine. Sans ses crédits, Ville et Métropole peineraient à lancer de grands chantiers.
Par Jean-Jacques Talpin
Le Département du Loiret n’est pas pingre ! Alors que ses vocations obligatoires le contraignent dans ses dépenses sociales, les routes départementales ou les collèges, il n’hésite pas à sortir de son carcan pour explorer d’autres voies. Depuis 2015 il a ainsi redéfini ses politiques d’aides aux territoires en incluant un critère relatif aux « projets à rayonnement départemental ». Désormais le Loiret peut donc aider des projets hors compétences dans le domaine de la culture, de l’enseignement supérieur ou des grands dossiers routiers. Alors que nombre de départements se cantonnent à financer les projets ruraux pour contrebalancer le poids grandissant des villes centres et des métropoles, le Loiret a donc décidé de faire feu de deux bois. « C’est vrai, s’est réjoui hier Serge Grouard en signant une convention de coopération avec Marc Gaudet, président du Conseil départemental, cela ne se passe pas comme ça partout en France ». « Nous voulons être un facilitateur, renchérit Marc Gaudet, apporter le coup de pouce qui permet le lancement effectif des chantiers ».
Ces coups de pouce peuvent d’ailleurs être substantiels. Le Loiret avait déjà apporté
26 millions d’euros à CO’Met en pleine dérive financière et s’apprête à faire de même
(9,5 millions) avec la création d’un échangeur autoroutier à Gidy au nord d’Orléans.
Pour faire face aux dérives financières
Cette fois le Loiret apporte son crédit à l’opération d’extension-rénovation du conservatoire « à rayonnement départemental » d’Orléans. En mal de projets culturels (mis à part la salle des musiques actuelles renvoyée à 2027), Orléans « veut mettre le paquet » sur le Conservatoire qui accueille 1 200 élèves. Après avoir rayé d’un trait de plume le transfert du Conservatoire sur la « tête nord du pont de l’Europe » comme le voulait l’ancien maire Olivier Carré, Serge Grouard sous la pression de son électorat choyé du centre-ville s’est rabattu sur le site actuel. Avec l’acquisition de deux bâtiments de la Caisse d’Épargne jouxtant le site, le Conservatoire va être agrandi de 640 m2. Dans le même temps, la salle de l’Institut va être rénovée et modernisée pour en faire une « grande salle de concerts ».
L’apport du Département va être encore plus substantiel sur le projet de Campus Madeleine où les 18 000 m2 de bâtiments doivent accueillir en 2025 près de 4 200 étudiants notamment ceux de l’UFR Droit, Économie, Gestion. Pour ce chantier, le Département apporte 20 millions d’euros. Un renfort indispensable pour le projet global dont la facture est déjà passée de 75 à 90 millions d’euros. En attendant plus…
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