La mobilisation ne faiblit pas à Châteauroux où CFDT, CGT et Confédération Paysanne avaient dressé des stands de ravitaillement pour nourrir et hydrater les troupes. Dialogue avec des manifestantes.
Par Pierre Belsoeur
Camille, Marion, Karine et leurs collègues travaillent à l’UDAF (Union des Associations Familiales) où elles sont employées comme personnel administratif ou comme assistantes sociales. Elles sont non syndiquées à l’exception d’une d’entre elles et de la déléguée syndicale, mais se retrouvent au moins pour la troisième fois au départ de la manif place de la République. Ce ne sont pas des professionnelles de la manifestation mais « la question est suffisamment importante pour que l’on abandonne à chaque fois une demi-journée de salaire. Si on ne croyait pas que ça peut aboutir, on ne viendrait pas. On manifestera aussi longtemps qu’on le pourra. » (Financièrement s’entend)
Il serait simpliste d’estimer que ces manifestantes, repérées de façon tout à fait aléatoire, sont les portraits témoins de cette quatrième journée de mobilisation. On retrouve cependant chez elles les ingrédients de ce mouvement qui ne s’essouffle pas. En particulier en poursuivant le dialogue avec l’une d’entre elles.
Attention à ne pas désespérer le citoyen
« C’est vrai que l’ambiance est plutôt tranquille. Enfin, on est à Châteauroux aussi. Se retrouver aussi nombreux, ça donne de l’espoir. Je travaille sur le terrain auprès des personnes pour lesquelles des mesures de tutelle ont été mises en place. Ce n’est peut-être pas un travail dur physiquement, mais je n’irai pas jusqu’à 64 ans. Je serai usée psychologiquement avant. »
Notre manifestante témoin a voté blanc au deuxième tour de l’élection présidentielle. Elle ne le dit pas ouvertement, mais pour elle, travailleuse sociale, l’offre présentée par les deux finalistes n’était pas suffisamment sociale. Le risque c’est qu’elle se désintéresse de la politique, qu’elle se cantonne à la vie de son foyer avec l’arrivée espérée d’un premier enfant. Et pourtant, la société a besoin de tous les citoyens et citoyennes de cette valeur, capables de dire non, sans éclat de voix, quand on leur concocte un avenir qu’ils ne valident pas.
Elle ne croyait plus, non plus, à la capacité des journalistes d’écrire leurs papiers sans copier les uns sur les autres. Espérons que Magcentre lui aura prouvé que ce n’est pas toujours le cas (et même très rarement en fait).
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