Sur le thème Femmes guerrières, femmes combattantes, la 14e Semaine Elles a été lancée le 3 mars à l’Espace Jorge-Semprun en présence de sa marraine Ghada Hatem-Gantzer, fondatrice de la 1ère Maison des Femmes à Saint-Denis.
Par Jean-Luc Vezon
A Blois, la “semaine Elles” prolonge avec succès la journée internationale des droits des femmes. Cette édition déclinera une nouvelle fois une programmation riche, variée et puissante grâce à l’ensemble des associations et partenaires qui s’investissent au côté de la ville de Blois. Cette année, les femmes iraniennes sont mises à l’honneur pour leur courage et leur détermination à combattre le régime des mollahs et faire respecter leurs droits humains fondamentaux.
Adjointe au maire en charge de l’intégration républicaine, de l’égalité, des droits des femmes, de la laïcité et de la mémoire, Christelle Leclerc a rendu hommage à trois d’entre-elles, Negar, Romy et Mahin dont les œuvres artistiques sont exposées durant la semaine. « L’Iran est une grande prison, merci à la ville de Blois de faire entendre
nos voix », a clamé l’une d’entre-elles accueillie dans notre pays, avant d’être chaleureusement applaudie.
Ghada Hatem-Gantzer, conscience universelle
La présence de Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne, figure reconnue pour ses combats, a donné une dimension particulière à la soirée. Elle est notamment la fondatrice de la première Maison des femmes à Saint-Denis, structure pluridisciplinaire qui prend en charge les femmes victimes de violences physiques et psychologiques.
« Au départ, j’ai voulu comprendre. On peut subir des coups pendant 20 ans et ne pas partir. Les femmes ont le désir de fonder une famille, c’est la raison pour laquelle elles se sacrifient et acceptent les violences. Partir demande du temps. Il faut en moyenne 7 allers-retours pour quitter un conjoint violent », a-t-elle précisé.
Prônant le questionnement systématique, elle aimerait aujourd’hui que les médecins traitants s’occupent des hommes violents « parce qu’il n’y a pas de violence physique sans emprise psychologique » et que « les policiers se frottent aux victimes ailleurs que dans les commissariats ».
« Pour que cessent les féminicides (125) ou les suicides (250 en 2022), il n’y a qu’une seule piste : l’éducation », a-t-elle déclaré avec force au micro de la radio associative Studio Zef transformée durant la semaine en Studio Z’elles. En France, il existe 14 maisons des femmes à ce jour et 10 sont en gestation.
Marc Gricourt, maire de Blois, a naturellement salué le travail de cette femme exceptionnelle et annoncé un projet de Maison des femmes pour ancrer le combat
« pour l’égalité, la tolérance et le respect ». A l’aube de la 5e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, l’élu en a profité pour tacler le gouvernement dont le projet de loi sur l’allongement de l’âge de départ à la retraite va accroître les inégalités hommes-femmes : « Si les salaires étaient égaux, il n’y aurait pas besoin de prélever ces 12 à 13 milliards ! ».
La soirée de présentation s’est ponctuée d’une représentation théâtrale, spécialement créée par la compagnie iséroise du Collectif de l’Âtre, sur une idée de Femmes 41. Avec brio les comédiens ont déconstruit les représentations sur les femmes issues de siècles de sociétés patriarcales au travers de portraits de femmes guerrières dans l’histoire.
Les femmes blésoises et les hommes qui partagent leur combat, ont rendez-vous le 8 mars devant la préfecture (14 h 30) pour la grève des femmes.
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Festiv’Elles 2023 : les femmes, le sport, etc.