Orléans Métropole : le retour du politique ?

[Billet] La nouvelle crise ouverte dans la gouvernance d’Orléans Métropole par la décision d’une nette majorité de conseils municipaux (14 sur 22 d’après nos confrères de la Rep) de ne pas approuver la demande de Serge Grouard, maire d’Orléans, pour la récupération des équipes sportives professionnelles sous la tutelle de la ville d’Orléans, fragilise un peu plus cette institution, et bien sûr son président.

Par Gérard Poitou

Les Métropoles se voulaient être des outils de gestion collective, des sortes de syndics de communes appelés à gérer les grands projets en dépassant les clivages politiques pour le bien commun. Dans une logique illustrée par le “ni droite-ni gauche” macroniste, les décisions se devaient d’être au-delà du politique, dans une structure qui relevait plus du partage des compétences déconnecté de l’échelon électoral. Cette déconnexion du politique conduisit au feuilleton ubuesque de l’été 2020 qui s’était conclu par l’élection par une majorité de droite d’un président socialiste, Christophe Chaillou. La réalité des choix budgétaires d’une métropole rendue exsangue par la réalisation du projet CO’Met, votée en son temps à l’unanimité moins une voix (celle de Saran PCF), dans un débat sur l’opportunité de ce projet qui n’eut jamais lieu, ont conduit à la démission de ce président mal élu. Et quand Jean-Philippe Grand (EELV), conseiller municipal d’opposition à Orléans, prit la parole pour expliquer les raisons politiques qui l’empêchaient de voter pour Serge Grouard, nouveau candidat à la présidence de la Métropole, les cris d’orfraie s’empressèrent de lui rappeler que le conseil métropolitain n’était pas le lieu d’une telle bassesse !

Le dossier finalement assez anecdotique du sport professionnel sur lequel se déchire le consensus métropolitain, après la liquidation de l’équipe féminine de handball de Fleury, montre assez qu’il n’y a pas de décision “apolitique” dans la gestion d’une collectivité. Les décisions ne peuvent se réduire à des débats techniques et quand le beau projet unanimiste du CO’Met ruine la Métropole pour des années, les choix budgétaires contraints qui en résultent sont évidemment politiques. Comment croire que les compétences de la métropole que sont la gestion de l’eau, les transports collectifs et même le plan cyclable ne sont pas des choix politiques ?

Puisse ce retour du politique encourager les Orléanais à retrouver le chemin des urnes !

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Orléans Métropole, le parti de l’incompétence

Commentaires

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  1. Sujet pourtant simple à débattre et à trancher, si tout le monde y mettait du sien, en respectant le principe d’équité.

    Si une commune s’est historiquement donné un mal de chien à monter une équipe, l’amener à un niveau donné, la maintenir au niveau, c’est qu’il existe derrière, beaucoup d’énergie, de volonté, d’abnégation, d’efforts, de sacrifices de nombreux bénévoles qui donnent corps et âmes pour cela.
    Alors oui, à un certain niveau, il y a nécessairement des moyens financiers associés.

    Pour autant, que vont penser, comment vont réagir, ceux qui ont tant donné pour que quelque chose existe et fasse rayonner le nom de la commune, si ce quelque chose devait basculer, d’un temps trois mouvements, en étant maintenant associé à une autre commune, au motif qu’il s’agit de la grande commune de la Métropole ?

    En même temps, la grande commune de la Métropole peut se retrouver à participer de façon importante, dans les finances d’une activité qui participe au rayonnement d’une autre commune de la Métropole.

    Si une mise sous tutelle de l’activité concernée par la grande commune n’est peut-être pas la mesure la plus spontanée et adaptée, peut-être le nom de l’activité (sportive dans cette situation précise) concernée pourrait-il associer le nom de sa commune native d’origine, ainsi que celui de la grande commune qui participe financièrement, de façon importante à son existence ?

    Dans cette situation précise, le rayonnement médiatique de l’activité pourrait peut-être se partager, de façon équitable, pour que tout le monde (ceux qui participent d’une façon ou d’une autre) s’y retrouve un peu, dans les efforts réalisés ?

    Il est clair qu’il existe un réel vrai sujet. Il faut juste jouer cartes sur table et tenter d’être juste, afin que personne ne soit perdant, dans une telle opération.

    Personne ne devrait tirer le tapis à soi.

    Si un rayonnement existe, il faut savoir apprendre à le partager avec équité, dans le respect de tout le monde, sans exclure qui que ce soit, en laissant à César, ce qui appartient à César 🙂

  2. Amateur ? Amateurs ? Vous avez dit : “Amateurs !”.
    C’est le très beau mot qui qualifie des gens qui aiment et pratiquent une activité comme par exemple la musique ou le sport sans chercher à en tirer un profit matériel ou personnel.
    Ici il est question d’egos, encore et toujours les mêmes raisons liées à des comportements caractériels (euphémisme) qui ne se préoccupent aucunement du bien commun, mais pour se croire encore un peu plus importants -VIP- n’hésitent pas être dans une forme d’hubris (orgueil, excès).

  3. Petite commune ou grande commune ? Le problème c’est qu’il y a trop de communes (en France d’une manière générale), et d'”egos” qui y sont associés. Arrêtons ces débats clochemerlesques qui consomment une dépense d’énergie inutile. Faisons la commune fusionnée “Grand Orléans”, et qu’on n’en parle plus. Mais apparemment, tous ne sont pas prêts à franchir le pas. Alors continuons nos querelles de clocher et dépensons notre énergie. Tant qu’on s’occupe de ça, on oublie le reste. C’est attristant.

  4. Le « rayonnement sportif «  d’une commune par une équipe de mercenaires reste pour moi un mystère inaccessible.
    Par contre , comme le dénonce Gérard Poitou , le gouffre financier qui va accaparer pour des années la capacité d’investissement dans des projets utiles -comet- par contre , c’est du concret !

  5. Il y a bien longtemps que je constate lors des rencontres au niveau national du foot, du basket et du hand que mes voisins viennent de toute l’agglomération. Dès lors il paraît logique que la compétence ressorte de la métropole. Je m’en étais ouvert, il y a quelques années, auprès du président de la métropole, maire d’Orléans qui avait convenu que les choses devaient évoluer. Visiblement les petites rancœurs politiciennes l’emportent sur le bon sens. On comprend mieux, dès lors, que les électeurs se détournent du spectacle affligeant donné par nos élus au plan national comme au plan local;

  6. Le seul qui est fragilisé c’est le maire d’Orléans. À force de tirer sur la corde, elle va finir par rompre…

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