La Nupes en front uni contre la réforme des retraites à Orléans

La Nupes tenait un meeting contre la réforme des retraites ce mardi 28 février à Orléans. Si les parlementaires ont affiché une unité sans faille sur scène, la soirée fut marquée par l’absence des représentants syndicaux pourtant invités et prévus au programme.

Par Mael Petit

Ne parlez pas de désaccords ou de quelconques bisbilles aux différents représentants de la Nupes. Et encore moins à Sandrine Rousseau. « Le seul objectif désormais, c’est que cette réforme disparaisse. » La députée écologiste, comme ses camarades de scène, souhaite refermer le chapitre parlementaire et se concentrer pleinement sur le 7 mars. 

Pour cela, il faut faire front commun. « On sait qu’une unité affichée de la Nupes est une source de confiance dans la détermination du peuple à se mobiliser », appuie Danielle Simonnet (LFI). « Notre union est la seule alternative crédible pour protéger les Français face à la politique fiscale injuste du gouvernement et la tentation de l’extrême droite », poursuit Sophie Taillé-Polian (Génération.s). Le discours est limpide. Il faut donc donner l’exemple, se discipliner, à l’image de l’unité de l’intersyndicale depuis janvier. La stratégie LFI à l’assemblée ? C’est oublié. Un Jean-Luc Mélenchon qui fait beaucoup de bruit en coulisse ? Même pas un sujet. 

Les élus de la Nupes ont terminé leur intervention en reprenant le chant des gilets jaunes. Photo JLB

Certains s’étaient pourtant lâchés ces derniers jours dans les médias, Fabien Roussel et le PCF en tête regrettant le choix des insoumis de « pourrir le débat ». Les syndicats y étaient même allés de leur commentaire sur la stratégie d’obstruction employée dans l’hémicycle. A défaut d’être allé jusqu’à l’article 7, chose souhaitée par l’intersyndicale, il faut maintenant se focaliser sur la mobilisation populaire contre la très impopulaire réforme. Passer de la vaine bataille de mots au sein de l’Assemblée nationale à la mobilisation et les slogans dans les cortèges. Car s’il y a bien une issue favorable au retrait de cette réforme, elle se trouve dans la rue. 

Rendez-vous manqué avec les syndicats

Et qui de mieux placés que les principaux protagonistes pour s’exprimer sur le sujet, cette intersyndicale sur le terrain depuis le 19 janvier, au four et au moulin pour animer les cortèges et montrer la voie aux nombreux néo-manifestants. Prévue en introduction de la soirée, elle ne pointera jamais le bout d’un drapeau. L’organisation du meeting attendait notamment Pascal Sudre, délégué CGT 45. Omniprésent depuis le début de la mobilisation dans les cortèges matinaux orléanais, il devait chauffer la foule en vue du 7 mars prochain. « L’intersyndicale n’a pas été sollicitée », confiera l’intéressé, lui-même présent ce mardi soir dans l’assemblée « à titre personnel ». Comble de la soirée. 
D’autant plus surprenant que l’organisation du meeting n’apprenait la nouvelle que quelques minutes avant l’entrée en scène des élus Nupes.
 

Cela s’ajoutait à l’absence du Parti Radical de Gauche qui avait pourtant confirmé sa présence mais feignait l’étonnement, à la suite de l’annonce de ce meeting par Magcentre, d’apprendre son invitation à cette réunion de famille de la gauche. L’ensemble des forces mobilisées contre la réforme manquaient ainsi de marquer le coup à une semaine de la grande journée de contestations du 7 mars.
Des couacs en coulisses – dus à « des problèmes de communication » selon les organisateurs – qui, finalement, n’ont pas perturbé le déroulement du meeting avec une Sandrine Rousseau et une Danielle Simonnet toujours aussi saillantes que grinçantes à destination du gouvernement et de sa réforme des retraites.
 

Sandrine Rousseau très acerbe à l’égard du gouvernement et de sa réforme des retraites. Photo JLB

Festival de punchlines contre le gouvernement 

Successivement, pendant plus d’une heure dans une salle pleine, les cinq représentants de la Nupes ont pris la parole pour dénoncer « l’injustice d’une réforme représentant un impôt sur la vie des gens des classes populaires et moyennes ». Olivier Dussoptministre du Travail et figure de la réforme à l’assemblée, en a pris pour son grade. Tantôt raillé pour son envolée lyrique en clôture des débats à l’assemblée, tantôt moqué pour sa valse des chiffres autour de l’incompréhension sur le nombre de retraités franchissant le fameux seuil des 1 200 € brut. 

Sandrine Rousseau n’a pas manqué évidemment d’évoquer l’écologie en implorant une
« diminution indispensable du temps de travail pour la sauvegarde de la planète ».
Avant que Danielle Simonnet ne dénonce l’accroissement des inégalités femmes-hommes, que Boris Vallaud (PS) ne s’indigne de voir les plus précaires, « et notamment les caissières passer à la caisse », ou encore que Sophie Taillé-Polian ne fasse lever la foule au moment d’égratigner l’extrême droite et sa lubie sur la natalité. Tout cela sous les yeux d’un
Jean-Pierre Sueur attentif et bon élève au premier rang le soir de son anniversaire, préférant donc le fêter avec la famille parlementaire.
 Sans doute, a-t-il pris des notes et s’en inspirera au Sénat à son tour au moment de débattre de la réforme dans les prochaines semaines. 

Plus d’infos autrement sur Magcentre : LFI fait campagne contre la vie chère à Orléans

Commentaires

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  1. Il me semble que Mathieu Gallois est intervenu pour le PCF mais son intervention semble avoir ignorée des divers comptes
    -rendus dont j’ai eu connaissance. Dommage …

  2. Envolée lyrique ? du ministre Dussopt , plutôt hystérique et qui était une imitation malheureuse de son mentor avec ses hurlements du mot projet pendant sa campagne.
    Ces gens là sont dominés par leur orgueil , l’arrogance, une illusion de toute puissance, ce qui existait déjà dans l’antiquité et était nommé Hubris : un sentiment exacerbé de pouvoir sans limites sur les autres.
    Et pendant que les différents protagonistes (à qui serait le premier) nous jouaient la comédie de leur fraternité, au lycée Jean Zay, au Café Philo, une bonne centaine de gens étaient venus écouter Dany-Robert Dufour expliquer que le capitalisme a pour fondement , entre autres, les vices privés ( égoïsme, appât du gain, vol, crime …) qui génèrent une économie publique qui pendant un certain temps a amélioré la vie mais qui au bout du compte nous a mené à la situation actuelle avec un avenir plus qu’incertain.

  3. Il y avait lors de ce meeting passionnant un élan et une ambiance soixante huitards. Le PC était très présent tant dans les organisateurs que par le conseiller départemental de Saran dont la longue intervention apportait d’autres ouvertures sur ses quatre « collègues » mieux connus.
    Une belle deuxième partie assurée par cinq organisations de jeunes. Il faut souligner la présence de beaucoup de jeunes dans la salle Eiffel remplie (jauge 450).

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