Du vendredi 3 au samedi 11 mars, la 13e édition des Performances se déroulera à la Scène nationale d’Orléans. Beaucoup de créations autour de la musique cette année, avec aussi des spectacles à contributions très physiques. Une semaine pour découvrir des travaux rares et originaux.
Par Bernard Cassat
Julien Chamla à la batterie. Photo Romain Al’l
Julien Chamla, dans Bodies Can, essaye de se libérer des conventions musicales dans ses recherches autour du spectre sonore. Muni de son cordophone amplifié, il initie une méditation autour du corps et de son environnement, véritable exploration intérieure.
Pierre Cartonnet, dans Bru(i)t, propose une performance burlesque. Dans un environnement sonore orchestré par Julien Lepreux, le comédien et circassien lutte pour se faire entendre. Voulant amplifier sa voix, il laisse finalement surgir ses bruits intérieurs. Larsen, grésillement, écho, craquement… font croire à un problème technique. Que nenni ! Trahi par ses voix intérieures, saura-t-il les assumer ?
Sylvain Darrifourcq, dans Fixin Extended + installation, fait appel à Valentin Ceccaldi et son violoncelle, et Ronan Courty et sa contrebasse pour un dialogue musical, sorte de symphonie augmentée, avec un ensemble de moteurs commandés numériquement. Qui dirige qui ? La machine ? L’homme ? À l’heure où les intelligences artificielles “tentent” de composer de la musique aussi bien que les humains, 3 instrumentistes affirment leur humanité.
Fixin Extended. Photo Romain Al’l
Bertrand Bossard, dans Les visites déguidées, propose des visites créées in situ. Nullement historiques, aucunement diplomatiques, totalement insolites, ces visites sauront, à coup sûr, bousculer votre perception de la culture et surtout du Théâtre d’Orléans.
Claire Laureau et Nicolas Chaigneau, dans Les Galets au Tilleul sont plus petits qu’au Havre (ce qui rend la baignade bien plus agréable) débattent vainement, avec discours creux et emballements absurdes… A l’affiche du Festival d’Avignon 2022, ils font le pari de montrer qu’il existe dans la banalité une vraie richesse de sensibilité, d’humour et de poésie.
Pamela Pantoja, dans Je tirerais pour toi, se laisse guider par la voix de la libération et ses origines chiliennes. La circassienne confronte ainsi histoire familiale et histoire politique violente de son pays. Entre risque, tension et résistance, le tissu aérien et la suspension capillaire soudent les fragments d’une mémoire nationale et intime trop longtemps en souffrance face au pouvoir autoritaire et patriarcal.
Rebecca Journo, dans le diptyque L’épouse + La ménagère, cherche à mesurer un écart entre réalité et fantasme, corps physique et corps vécu. Désespérément clichés, comme enfermées dans une certaine temporalité, les deux figures féminines de ce diptyque incarnent la dérision, l’absurdité voire le cauchemar d’une représentation normative (passée ?) du bonheur.
Katerina Andreou et Ioanna Paraskevopoulou, dans Zeppelin Bend, prennent de la hauteur pour dessiner une chorégraphie aérienne dans un monde où planer est souvent un bon moyen de survie. Véritable quête de liberté, leur pas de deux, tout comme sa bande-son à l’univers psychédélique, magnifie l’expression de l’effort physique.
Zeppelin Bend. Photo Hervé Veronese Centre Pompidou
Bryana Fritz et Thibault Lac, dans Knight-Night, sont rapprochés par leur passion pour la littérature queer et féministe. L’émerveillement partagé pour la figure de Don Quichotte guide le duo dansé. Accompagnés d’une bande-son originale, dans un espace scénique à peine dessiné, ils questionnent désir et espoir comme suspendus entre rêve et réalité.
Ctrl-Z, dans son DJ Set, apportera la touche finale au festival ! Chaque année, le hall du Théâtre d’Orléans se métamorphose en un gigantesque dancefloor. Immergez-vous dans la matrice sonore et visuelle du DJ Ctrl-Z. Sa mission, improviser en live pour électriser les corps de la puissance de son “cyber univers”.
Programme complet ici
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Théâtre en mars dans notre région : que choisir ?