Marquée par la création de l’Agence régionale énergie climat (AREC) , la session plénière du conseil régional s’est tenue à Blois ce jeudi 9 février. Les clivages droite-gauche sont plus que jamais d’actualité.
Par Jean-Luc Vezon
La proximité des bords de Loire n’a pas apaisé les rivalités politiques. « Vous êtes l’héritier des collaborateurs, entre vous et nous, il y a un fleuve de sang ! » : il est 9 heures tout juste passé que l’on entre déjà dans le vif du sujet. A la suite d’une interpellation d’Emmanuel Léonard, président du groupe Communiste et Républicain suite aux propos de Michel Chassier (RN) lors de la session du 15 décembre dernier, François Bonneau suspend la séance.
Cette première joute oratoire passée, le président Bonneau, accueille Audrey Rousselet qui remplace Charles Fournier dans l’hémicycle du campus de la CCI Centre. Élue en Loir-et-Cher, elle rejoint les élus du groupe majoritaire. Il informe ensuite le déblocage d’une enveloppe d’urgence de 100 000€ en faveur d’associations humanitaires intervenant suite au tremblement de terre en Turquie et en Syrie. Autre nouvelle, la première maison de la région verra le jour en Eure-et-Loir.
La première délibération sur l’AREC donnera lieu à un vrai débat de fond sur la question de l’accompagnement de la transition écologique. Vice-président délégué au Climat, aux transformations écologiques et sociales des politiques publiques, à la transition énergétique, à l’économie sociale et solidaire et à la vie associative, Jérémie Godet défendra ce projet qui a pour objectif de « massifier la transition énergétique pour les particuliers, collectivités et entreprises » (1) et de mettre en réseau tous les acteurs à l’image de Dev’Up en matière économique.
Nicolas Forissier, président de l’Union de la Droite, du Centre et des Indépendants (UDCI) y voit « un empilement de structures », Florent Montillot* s’interroge lui sur les charges de fonctionnement puisque l’AREC prévoit le recrutement de 30 ingénieurs en 4 ans tandis que Matthieu Schlesinger (CDRC) regrette l’absence de soutien à la filière nucléaire.
Au final, les élus de l’opposition voteront contre cette nouvelle entité qui existe déjà dans plusieurs régions en France et en Europe.
Nouvelle étape pour la démocratie permanente
Priorité majeure de la région depuis 2018, la démocratie permanente va connaître un nouveau plan d’actions. Présenté par Gaëlle Lahoreau, vice-présidente chargée du sujet, le projet de charte de la participation citoyenne a déclenché l’ire des élus RN qui lui préfèrent le suffrage direct. Demandant une évaluation, la droite républicaine votera de son côté pour cette charte qui est aussi un moyen d’emmener les jeunes vers la démocratie représentative.
Après le déjeuner au château, l’après-midi sera consacré au débat sur le schéma régional des formations sanitaires et sociales (SRFSS) voté par tous les groupes hors Rassemblement national. Ce document de 60 pages veut être un outil de pilotage et d’anticipation de la région pour former sur son territoire les professionnels de demain et offrir aux apprenants des conditions d’apprentissage optimales.
Au préalable, François Bonneau avait précisé que la région se mobilisait pour la rénovation des IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) en particulier ceux de Châteauroux, Montargis, Chartres et Blois. La collectivité va également expérimenter, avec deux autres régions, la mise en place de 50 Infirmiers en Pratique Avancée (IPA). Prenant à bras le corps la question de l’accès aux soins, elle organisera également un forum national sur la santé le 21 mars prochain à Orléans.
Décidément très politique, la session se concluera par le rejet d’un vœu sur le projet de réforme des retraites présenté par le RN. La majorité a voté contre tandis que les groupes UDCI et CDRC ne participaient pas au vote.
(1) Avec 15.000 logements rénovés annuellement jusqu’en 2030.
*Florent Montillot appartient bien au groupe UDCI et non CDRC.
Plus d’infos autrement sur Magcentre.fr : Avec l’AREC, la région prend en main son devenir climatique