L’écrivaine loirétaine présentait ce jeudi son projet d’écriture qu’elle va conduire durant sept mois de résidence aux Archives du Loiret, l’occasion d’animer aussi des ateliers d’écriture pour le grand public curieux d’histoire locale.
Par Gérard Poitou
Emilie Riger cl GP
Comme elle l’a expliqué dans son préambule, pour Frédérique Hamm, la directrice des Archives du Loiret, au-delà de leur mission de collecte et de conservation à des fins historiques, les archives doivent s’ouvrir au plus grand nombre comme patrimoine commun. Ce projet de résidence d’écriture, co-financé par la DRAC et la Région (Ciclic), s’inscrit dans cette volonté d’ouverture des archives qui invite à considérer les archives comme une mémoire collective pouvant alimenter et éclairer l’histoire individuelle de tout un chacun. Les archives ne sont ainsi pas réservées aux spécialistes et aux historiens, et si l’initiative du Loiret n’est pas une première, elle trouve son origine et sa justification dans de nombreuses autres expériences de tissage entre littérature contemporaine et archives.
Quand l’histoire nourrit la fiction
Emilie Riger est écrivaine et a publié huit romans depuis 2016 qui ont reçu divers prix dont le prix Femme actuelle. Son projet d’écriture en résidence tourne autour de la figure de son grand-père, personnage à la vie d’aventure qui sera couronnée par une traversée du Sahara en solitaire à moto. Exploit aujourd’hui oublié sauf quelques archives familiales en photo, exploit dont l’autrice va chercher la genèse dans le passé de ce destin pour le moins original. Emilie Riger a donc décidé de remonter quatre générations plus tôt pour faire le portrait de cette famille modeste du Gâtinais en fouillant dans des archives parfois lacunaires pour cause de destruction allemande. De 1832 à la Seconde Guerre mondiale, c’est le destin d’une famille marqué par des événements petits et grands que l’autrice va écrire en recréant des personnages qu’il va falloir “habiller” d’une psychologie en fonction des indices relevés parfois dans d’austères inventaires de notaires, mais aussi dans la presse locale pour les faits les plus notoires. Un travail d’enquête minutieuse qui va au fil du temps nourrir l’écriture de la fiction.
C’est ce travail et son expérience que fera découvrir l’autrice par des ateliers qui seront organisés durant ces sept mois de résidence, en direction des publics adultes et enfants avec les élèves de collèges mais aussi lors du festival Ozélir. La passion pour l’histoire locale ou familiale pourra ainsi devenir une motivation partagée pour l’écriture.
Le programme