En charge de la ville éducatrice et de la politique de la ville, Benjamin Vételé livre pour Magcentre sa vision d’une politique éducative municipale faite de mixité sociale, d’ouverture sur le monde et de conditions d’enseignement optimisées.
Propos recueillis par Jean-Luc Vezon
Magcentre. Que représente pour vous l’ouverture du groupe scolaire Nelson Mandela ?
Benjamin Vételé. Cette ouverture est d’abord une formidable opportunité pour permettre à des enfants, issus parfois de familles rencontrant des difficultés sociales, de bénéficier des meilleures conditions d’apprentissage. Le groupe est aussi un puissant outil éducatif pour la communauté éducative. Avec cet investissement de près de 12 M€, nous lui donnons les moyens pour réussir sa mission au cœur d’un quartier qui concentre 53 % de la population scolaire blésoise.
Magcentre. Ce nouvel ensemble est aussi exemplaire de l’engagement de la ville de Blois dans la transition énergétique ?
Benjamin Vételé. Absolument. Nous sommes très fiers du label E4C2, difficile à obtenir, validant la bonne performance énergétique tout en diminuant l’empreinte carbone ; cela grâce notamment à une isolation en paille, la pose de panneaux photovoltaïques ou encore au chauffage au sol basse température avec raccordement au réseau de chaleur de l’usine d’incinération Arcante. Je tiens à souligner la qualité du travail de notre architecte DPLG Sébastien Roy (forma6), des deux chefs de projets de la ville sans oublier l’appui de la communauté éducative et du directeur Éric Launay avec qui nous avons construit le projet. Le surcoût des travaux, sans dépassement budgétaire, est un investissement assumé.
Magcentre. Vous disiez que ce projet est l’illustration de la politique éducative de la ville. Quelles sont à vos yeux les conditions de sa réussite ?
Benjamin Vételé. Elles sont au nombre de trois. D’abord, de bonnes conditions d’enseignement avec des écoles rénovées et des moyens pédagogiques et humains suffisants. Ensuite, des ouvertures sur le monde et la cité nécessaires pour le vivre-ensemble et la citoyenneté. Cela passe par un accès à des animations culturelles, d’éducation à l’environnement ou sportives que nous mettons en œuvre sur le temps scolaire. Enfin, il faut agir pour la mixité scolaire absolument nécessaire à l’intégration sociale. La sectorisation est à ce titre un levier important.
Magcentre. Êtes-vous accompagné dans cette politique ?
Benjamin Vételé. Sur ce volet éducatif du contrat de ville, je tiens à saluer le soutien de l’État (Agence nationale de la cohésion des territoires). Depuis 2019, la Ville de Blois fait partie des lauréats du label « Cités éducatives » visant à accompagner les parcours éducatifs des enfants et des jeunes au cœur des quartiers prioritaires de la politique de la Ville. Le programme a été reconduit pour 2023-25 avec à la clef une enveloppe de 1M€. Cette reconduction illustre la cohérence de notre programme et la dynamique partenariale engagée avec tous les acteurs (département, associations, collèges…).
Magcentre. Vous militez pour la fermeture du collège Rabelais et la construction d’un nouveau collège à Blois. Pourquoi ?
Benjamin Vételé. Le collège Rabelais concentre de nombreuses difficultés. Son indice de position sociale (IPS), qui permet d’appréhender le statut social des élèves à partir des professions et catégories sociales de leurs parents est le plus faible de toute l’académie Orléans-Tours. Il se situe à la hauteur de certains établissements de Guyane ou de Seine-Saint-Denis. Face à cette absence de mixité sociale, nous avons donc demandé au président du département de Loir-et-Cher, avec ma collègue au conseil départemental Hanan El Adraoui, la fermeture rapide de ce collège et la construction d’un nouvel établissement pouvant se situer dans le quartier Gare-Médicis. Nous proposons pendant la construction de répartir les élèves entre les autres collèges de la ville et celui de Vineuil en dégageant des moyens d’accompagnement. La mixité scolaire favorise la réussite éducative sans pénaliser les meilleurs élèves. Une étude de la fondation Jean Jaurès établit qu’une politique volontariste dans ce domaine porte d’ailleurs ses fruits à l’image de ce qui a été fait à Toulouse.
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