« Ici la Loire et le langage se donnent la main », écrit Jean-Pierre Sueur. A la maison d’éditions La Guépine (Loches), qui bénéficie du soutien de la Région Centre-Val de Loire, et de celui de Ciclic dans le cadre de l’aide aux entreprises d’édition imprimée ou numérique, est paru l’ouvrage intitulé Charles Péguy La Loire. Ce texte “presque inconnu” figure aux toutes dernières pages d’un livre de Péguy (1873 – 1914) intitulé « De la situation faite au parti intellectuel dans le monde moderne devant les accidents de la gloire temporelle » publié dans les cahiers de la Quinzaine en 1907.
Ondes et flux de l’écriture
Dans ce précieux ouvrage de 53 pages, se trouve un passionnant avant-propos de Jean-Pierre Sueur, ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud qui a été maître de conférences à l’Université d’Orléans, député du Loiret, maire d’Orléans, secrétaire d’Etat aux collectivités locales. Ce dernier, sénateur du Loiret, a publié en 2021 : “Charles Péguy ou les vertiges de l’écriture” (Editions du Cerf).
Jean-Pierre Sueur : « Je m’empresse de préciser que le titre du présent ouvrage n’est pas de Péguy. Mais comme le présent texte ne porte que sur la Loire, ne parle que d’elle, j’ai pris la liberté de l’intituler ainsi, persuadé que je suis de ne pas trahir un écrivain pour qui la Loire comptait tant. Il était né près d’elle. Il l’évoqua et la magnifia toute sa vie. »
Et l’auteur de poursuivre : « Péguy nous donne à lire l’écriture s’écrivant. Il nous offre, tel qu’il le vit, le mouvement même de l’écriture. C’est-à-dire qu’une ligne en entraîne une autre, un membre de phrase en entraîne un autre. Nul apprêt. Juste le mouvement vif et brut de l’écriture ».
Enfin, parlant du flux de ce verbe, de ce texte en prose célébrant la Loire, ses coteaux, ses châteaux, “les vallées de vallonnements”, Jean-Pierre Sueur lance cette invitation :
« Ce texte presque inconnu est pourtant fabuleux. Il y décrit la Loire en une écriture empathique qui transporte et emporte ceux qui acceptent de se laisser emporter, et de partager avec Péguy, au-delà des convenances de la rhétorique, les labeurs, les souffles, les grandeurs et la fulgurance de l’écriture. »