Fini les simples visites de caves et les dégustations sur des comptoirs « fûts de chêne ». Aujourd’hui, les consommateurs veulent non seulement savoir ce qu’ils boivent, mais comprendre aussi le travail et les techniques de la vigne. Vendanges d’un jour, escape game, rallyes, yoga, nuitées en tiny house…, les vini-viticulteurs jouent le jeu de l’immersion innovante, et ce en toute saison. À l’occasion de la sortie du Routard, « Œnotourisme en Val de Loire », focus en Touraine sur le Clos des Quarterons.
Les régions et domaines viticoles sont aujourd’hui une vraie destination touristique et ce, à l’année. Plus encore ! Le vin ne se consomme plus en tant que tel, il se raconte, il se vit à travers des activités familiales immersives, innovantes et ludiques. Pionnier de l’œnotourisme en France, le Val de Loire s’est ainsi toujours adapté aux désirs des touristes et consommateurs, prompt à lancer de nouvelles pratiques. « Il y a une véritable quête de sens et d’éthique dans la consommation aujourd’hui. Avant, je venais, j’achetais. Aujourd’hui, j’achète mais je veux comprendre ce que j’achète. Nous sommes dans une société où les gens veulent être consomm’acteurs mais avec un besoin de services clés en main. » Chargée du développement œnotouristique au Clos des Quarterons, à Saint-Nicolas-de-Bourgueil, Audrey Wambre sait de quoi elle parle.
Au cœur d’un vignoble de Touraine en pentes douces, ce domaine viticole de 45 ha est le berceau de la famille Amirault depuis 1893. Porté aujourd’hui par Agnès et Xavier, 6e génération de vignerons, le Clos des Quarterons suit les tendances mais sans renier son âme, avec une approche vertueuse à la fois pour l’humain et la nature. « Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans la seule valorisation d’un vigneron ou d’un domaine, poursuit Audrey. Nous sommes dans une vision globale, holistique, où l’humain est au cœur de la nature, avec une philosophie de travail dans la biodynamie. Il y a du militantisme doux et joyeux dans notre approche d’entreprise et notre œnotourisme est empreint de cela. »
Mettre du sens derrière les bouteilles
Ainsi l’année est rythmée d’expériences immersives à vivre en famille ou entre amis : balades commentées dans les vignes en trottinette électrique ou Segway tout-terrain, quiz sensoriel au jardin où l’on touche, renifle pour préparer la dégustation, dormir une nuit dans une tiny house au cœur des parcelles, parcours « art urbain » dans le chai historique où des cuves graffées racontent chronologiquement l’élaboration du vin jusqu’au verre, ou encore dégustation des différentes cuvées (A.O.C Saint-Nicolas-de-Bourgueil, A.O.P Bourgueil, A.O.C Anjou Blanc, A.O.C Crémant de Loire, Pétillant naturel en Vin de France) avec explications des spécificités du terroir (gravier, sable, tuffeau) grâce aux carottes prélevées dans les sols : « Xavier a fait faire une étude de terroir des 58 parcelles du domaine pour affiner la connaissance et savoir ce qu’il y avait sous nos pieds, raconte Audrey. Il en est ressorti douze unités différentes qui, une fois les vendanges faites, donnent 40 cuvées en devenir qui donneront elles-mêmes 6 cuvées ultra représentatives. C’est tout cela qui aide à mettre du sens derrière nos flacons. Des activités au service de la compréhension de la vigne et du vin, de notre philosophie et de notre savoir-faire. »
Des idées cadeaux ou découvertes qui pourront égayer ces fêtes de fin d’année.
Photo de Une Le Clos des Quarterons
Vignes et vins dans les pas du Routard
C’est le petit dernier dédié à la région. Sorti en octobre dernier, le nouveau guide « Œnotourisme en Val de Loire » recense, sur une centaine de pages, les routes œnotouristiques à emprunter du Sancerrois aux coteaux du Giennois, de l’Orléanais à la vallée du Cher, en passant par le Pays de Valençais, le Vendômois et bien sûr le cœur de la Touraine, Pays de Bourgeuil et Chinonais. Au peigne fin, vous y trouverez des adresses sélectionnées de producteurs, spots touristiques, bons plans, activités inédites et coups de cœur. Le tout dans une présentation détaillée des terroirs, des cépages et des appellations.
Pour vous mettre le vin à la bouche, quelques idées à tester tout au long de l’année.
Dans le Loiret :
- le Clos des Cortillaux à Ousson-sur-Loire. Dominique Billereau s’est offert une nouvelle vie : après 15 ans à la RATP, il s’est reconverti dans la vigne. Une belle rencontre au cœur de 8 ha de vignes et d’une production étonnante.
- Valérie Deneufbourg, « Un Vin, une rencontre » à Cléry-Saint-André. Oui, oui, il y a des femmes à la tête de domaines viticoles ! Et celui de Valérie est mené de main de maître, en travaillant entre émotion et créations originales.
Dans le Loir-et-Cher :
- Domaine Jumert, Cave de la Berthelotière, à Villiers-sur-Loir. Une incroyable collection d’outils anciens, charrues et vieux pressoir dans une cave troglodytique. À faire, découverte des parcelles en tracteur (modèle de 1953 !) rythmée de dégustations.
Dans le Cher :
Domaine Vincent Grall, à Sancerre. Un jeune domaine et l’un des plus petits du coin, tenu par un couple très investi. Pour faire connaître leur métier ? Rien de tel qu’un casse-croûte vigneron, ou un safari en 4×4 dans les vignes… La vigne n’aura plus aucun secret pour vous.
Dans l’Indre :
Domaine Jourdain à Lye. Sur les crêtes des coteaux du Cher, Sophie et Francis travaillent les terres familiales depuis 1960 en mettant en valeur les cépages de Loire. Balades dans les vignes, ateliers sensoriels et jeu de piste plongent les visiteurs à la découverte des vignobles de Valençay et de Touraine qui repose sur les vestiges de la Pierre à fusil.
Le Routard « Œnotourisme en Val de Loire, du Sancerrois au Muscadet », ed. Hachette, 272 p., 16 €.
En partenariat avec la Région Centre-Val de Loire, Région Pays de la Loire, Vin du Centre-Loire- BIVC et Interloire.