Alors qu’elle assistait ce 7 décembre au congrès de l’Association des Maires d’Indre et Loire, Marie Lajus, préfète du département s’est vu notifier sa démission en direct du Conseil des Ministres qui se tenait, hasard du calendrier, à la même heure. Le Canard Enchainé revient dans son édition de ce mercredi sur les raisons de cette décision pour le moins expéditive.
Par Gérard Poitou
Chateau Louise de la Vallière Wikipédia
D’après notre confrère, la préfète a été victime de sa volonté d’appliquer la loi auprès d’élus locaux qui entendaient prendre quelques libertés quant à l’application de celle-ci. Objet de la discorde: un projet intitulé Da Vinci Labs, un nouvel incubateur pour start-up en couveuse avec l’humble ambition de développer les applications de la mécanique quantique aux biotechs et à l’intelligence artificielle… La société suisse Zaz Ventures prévoyait d’implanter les 4.000m² de son Da Vinci Labs dans le parc du château Louise de la Vallière, sa propriété devenue hôtel de luxe… et les élus voyaient déjà miroiter les retombées fiscales du projet. Peu courtois, l’architecte des bâtiments de France a néanmoins rappelé que le château du XVIe siècle était classé et la préfète a signifié que dans le cadre de la loi Climat et Résilience de juillet 2021, on ne saurait autoriser l’abattage des arbres centenaires du parc, provoquant, d’après le Canard, l’ire d’élus locaux frustrés, qui se sont employés à protester auprès de la place Beauveau contre cette inique fonctionnaire pour obtenir sa tête.
Avis donc aux préfets trop scrupuleux dans l’application de la loi, le Président et son gouvernement sont visiblement prêts à couper les têtes qui dépassent pour s’attirer les bonnes grâces de nos élus locaux après les fâcheries des années passées…
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