Communion du dit et de l’écrit. Belle soirée, ce vendredi au Théâtre Clin d’Œil de Saint-Jean-de-Braye qui, à l’occasion d’un nouvel et chaleureux Bar à textes, a reçu Jean- Claude Mourlevat, Prix Nobel de la littérature jeunesse, premier Français à recevoir le Prix Astrid Lindgren, romancière suédoise, auteure d’ouvrages pour enfants et scénaristes, personnalité à qui l’on doit notamment les aventures de Fifi Brindacier.
Gérard Audax et Jean-Claude Mourlevat. Photo : DR
En route pour le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil qui se tient jusqu’au 5 décembre, l’écrivain, en compagnie de Gérard et d’Aurélie Audax, a tenu à rendre hommage à l’écriture par un hommage à Patrick Modiano, via la citation du discours de ce dernier prononcé à l’occasion de la remise de son Prix Nobel de littérature. Tous ont aussi salué, en présence d’un public venu en nombre, l’ œuvre de Christian Bobin, écrivain récemment disparu.
Ce vendredi, l’équipe de Clin d’Œil a surtout échangé avec Jean-Claude Mourlevat autour de deux de ses romans pour les adultes, “Mes amis devenus”, et “Je danse aussi”, ce dernier ouvrage par ailleurs écrit avec Anne-Laure Bondoux. Cette passionnante soirée s’est achevée par la mise en espace de l’une des nouvelles du recueil « Silhouette”, de Jean-Claude Mourlevat, par Juliette Stoeker et des élèves adolescents de l’école de Théâtre Clin d’œil.
Extrait du discours de Patrick Modiano en 2014
“Sur le point d’achever un livre, il vous semble que celui-ci commence à se détacher de vous et qu’il respire déjà l’air de la liberté, comme les enfants dans la classe, la veille des grandes vacances. Ils sont distraits et bruyants et n’écoutent plus leur professeur. Je dirais même qu’au moment où vous écrivez les derniers paragraphes, le livre vous témoigne une certaine hostilité dans sa hâte de se libérer de vous. Et il vous quitte à peine avez-vous tracé le dernier mot. C’est fini, il n’a plus besoin de vous, il vous a déjà oublié. Ce sont les lecteurs désormais qui le révéleront à lui-même. Vous éprouvez à ce moment-là un grand vide et le sentiment d’avoir été abandonné.”
Rencontre au Théâtre de Gérard Audax. Photo : DR