La mise en service du nouveau centre de maintenance d’Orléans inauguré ce mardi, la commande régionale de 32 rames nouvelle génération et une nouvelle convention décennale Région/SNCF devraient -enfin- améliorer la qualité du service ferroviaire. Une nouvelle organisation pourrait se traduire par des dessertes améliorées et surtout plus fréquentes dès le début d’année.
Par Jean-Jacques Talpin
Show à l’américaine pour l’inauguration. Photo Magcentre
Pour tous ceux qui se rendaient ou arrivaient, par le train, de Paris le grand et austère bâtiment blanc logé juste avant la gare d’Orléans représentait une énigme. Résolue depuis ce mardi soir avec l’inauguration du « technocentre », un centre de maintenance du matériel ferroviaire. Ce bâtiment long de 142 mètres, doté de toutes les technologies modernes, permettra d’assurer la maintenance des 32 nouvelles rames que la Région a commandées pour 460 millions d’euros. Quatre sont aujourd’hui livrées et déjà suivies par le « technocentre », 28 arriveront dans le courant de 2023.
Une « vraie révolution » pour Christophe Fanichet, PDG de SNCF-Voyageurs qui inaugurait ce bâtiment avec Clément Beaune le ministre des transports et François Bonneau, le président de la Région. Ces rames ultramodernes capables de rouler à 200 km sur les axes Paris-Orléans-Vierzon et Paris-Orléans-Tours sont en effet qualifiées de « plus fiables, plus confortables et plus accessibles ». En substitution aux légendaires trains Corail, les rames « Régio2N » miseront en particulier sur le confort des sièges, les prises de courant et USB, les liseuses, les éclairages adoucis, l’isolation acoustique et les emplacements vélos ». Autant de services qui doivent permettre selon François Bonneau de répondre aux « grandes insatisfactions des usagers ».
Clément Beaune, Christophe Fanichet et François Bonneau. Photo Magcentre
La SNCF présente la note d’électricité
Autant dire qu’en plus d’une « révolution », une « nouvelle ère » s’ouvre et un «» nouveau souffle » doit améliorer l’atmosphère. 2023 s’annonce donc sous de bons auspices grâce à ces rames et à ce « technocentre » qui permettra une « maintenance prédictive » susceptible d’anticiper les pannes. Et cela d’autant plus que ce centre où 70 emplois ont été créés aura comme autre atout la proximité des gares d’Orléans et des Aubrais (la maintenance des TER actuels est assurée en région parisienne) et une réactivité facilitée par une activité non-stop 7 jours sur 7 et en 3X8. Pour assurer la relève humaine un partenariat a été signé entre le Rectorat, le Groupe SNCF et la région Centre afin de valoriser deux formations Bac pro dans les lycées Gustave Eiffel de Tours et Jean Lurçat de Fleury-les-Aubrais où des jeunes se destineront aux métiers de la maintenance ferroviaire.
Évidemment pour obtenir une amélioration de la qualité du service la région a dû mettre la main à la poche en apportant 50 millions pour financer cet équipement aux côtés de l’État (20 millions). Il est vrai que la SNCF a toujours trouvé en la Région un « partenaire exigeant » mais aussi généreux. La question est encore d’actualité et l’a été hier midi lors du déjeuner entre Clément Beaune, Christophe Fanichet et François Bonneau. Avec au menu cette question : qui doit payer le surplus de la facture d’électricité ? La SNCF ne présente rien de moins qu’une note de 79 millions à la Région pour 2023. « Inimaginable » a répondu François Bonneau qui pourrait ramener la note à une cinquantaine de millions d’euros mais qui souhaite faire jouer une clause de « solidarité nationale » : 20% pour la Région, 80% pour l’État.
Pas de RER dans les métropoles de Tours et Orléans
L’issue des négociations dépendra en fait des avancées que la région pourra obtenir. Un nouveau plan du gouvernement en faveur des « mobilités douces » et une nouvelle organisation des TER pourraient se traduire par une amélioration sensible des dessertes et par un cadencement toutes les 15 minutes aux heures de pointe entre Orléans et Paris. Autre négociation dans la balance : l’avenir des petites lignes. Là encore Clément Beaune s’est voulu rassurant : « nous allons développer l’investissement et porter de nouveaux projets pour ces lignes du quotidien ».
En revanche, la région ne devrait rien obtenir du futur plan gouvernemental sur les « RER métropolitains » réservés à une dizaine de grandes agglomérations. Malgré la volonté de Tours qui souhaite relancer son « étoile ferroviaire » Clément Beaune a été clair : « la région ne devrait pas être concernée par une première vague… mais pourquoi pas par une seconde ! ». Il faudra donc attendre.
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