Une conférence sur « l’apartheid israélien » a mis le feu chez les antiracistes orléanais qui ont décidé de se retirer du Forum des Droits Humains tout en dénonçant l’antisémitisme de certains organisateurs.
Jean-Jacques Talpin
Samedi à Orléans plusieurs associations regroupées au sein de BDS-45 (Mouvement pour une Alternative Non Violente, Union Communiste Libertaire, Orléans Loiret Palestine, Union Juive Française pour la Paix et Palestine 45) avaient invité Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International pour une conférence sur « l’apartheid israélien envers le peuple palestinien, un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Une conférence qui voulait d’ailleurs rendre compte d’un rapport écrit sur cette question par Amnesty mais qui a déjà créé quelques remous internes. Mais c’est surtout de la fureur qu’a déclenchée l’annonce de cette conférence parrainée par le Forum des Droits Humains, une agrégation de 22 associations orléanaises dont la LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme).
La Ligue, par la voix de son porte-parole régional Philippe Coquelet, s’est fendue illico d’un communiqué pour annoncer son retrait du collectif orléanais. « La Licra, écrit Philippe Coquelet, tient à exprimer sa stupeur ainsi que sa profonde indignation d’être associée par le FDH45 (Forum des Droits Humains) – ainsi que d’autres associations qui militent pour une République fraternelle – à cette réunion organisée par des militants politiques pour certains ouvertement antisémites ». La Licra dénonce en particulier le « rapport inique d’une structure autrefois respectable (Amnesty International) et aujourd’hui si dévoyée. (…) Les termes ignominieux employés ici dans ce rapport unilatéral, hostile et polémique, salué par le Hamas qui s’était félicité du « professionnalisme » de cette ONG, nous choquent profondément ».
Dérive « islamo-gauchiste » ?
Inquiet, Philippe Coquelet redoute la dérive « islamo-gauchiste » des associations du Forum orléanais « dont la politisation de plus en plus marquée l’éloigne de ses buts premiers et constitue un danger à l’heure où les tensions qui divisent notre société s’exacerbent et menacent les valeurs de la République. Répercuter les mensonges d’Amnesty International ne peut qu’alimenter la haine à un moment critique où l’on observe une montée sans précédent de la violence et des actes antisémites ». « Il y a un moment où il faut dire stop, poursuit Philippe Coquelet, Israël est une des rares démocraties du Moyen-Orient. On ne peut pas importer en France le conflit de Palestine alors que notre priorité doit être à l’intégration des jeunes des quartiers, la laïcité et la défense des valeurs de la République ». Des valeurs que La Licra veut porter dans toute la région. Elle vient ainsi de faire renaître une délégation dans le Loir-et-Cher animée par Emmanuelle Chaplaut et Jean-François Mortelette.
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